Opinion
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UrgenceJeudi 10 Avril 2014 - 5:05 Il est évident, pour qui ose regarder la vérité en face, que l’Afrique pourra de moins en moins compter sur ses partenaires extérieurs dans la prévention et la gestion des crises qui la secouent. L’inefficacité de la force internationale déployée depuis des années par les Nations unies en République démocratique du Congo, tout comme le peu d’empressement dont fait preuve aujourd’hui l’Union européenne pour renforcer la Misca et la force Sangaris en République centrafricaine en sont des preuves accablantes. Plus égoïstes que jamais, les puissances des autres continents se contenteront, demain plus encore qu’aujourd’hui, de discourir, mais s’abstiendront d’accompagner l’Afrique dans l’édification d’un système de sécurité efficace. La France, et la France seule, fait exception comme le démontrent ses interventions courageuses au Mali et en Centrafrique. Mais il est clair qu’elle n’a plus ni les moyens financiers, ni les instruments techniques, ni même la capacité diplomatique et politique d’aider durablement ses partenaires africains dans leur quête de la sécurité. Si bien qu’à terme plus ou moins rapproché, la crise qu’elle traverse aidant, ses dirigeants se verront contraints de lever le pied. Dans un pareil contexte, l’Afrique ne peut compter que sur elle-même pour résoudre les conflits qui menacent des pans entiers du continent. Si elle ne prend pas très vite la mesure du défi qui lui est lancé et si elle continue de croire aux promesses de ses partenaires extérieurs, elle se retrouvera face à des situations qu’elle s’avèrera incapable de gérer. D’où cette idée que le temps est venu pour elle de se pencher sérieusement sur le problème que pose la montée des tensions dans différentes zones de l’espace immense qu’elle occupe au cœur de la planète. L’Union africaine, objectera-t-on, a entrepris ce travail depuis des années – et notre pays se distingue tout particulièrement dans cette quête de la sécurité collective –, mais le problème est trop grand pour qu’elle puisse édifier rapidement l’architecture de prévention et de gestion des crises qui s’avère nécessaire. C’est pourquoi l’on en vient à considérer que le cadre dans lequel peut être résolu le problème est sous-régional. Pour ne parler que du Bassin du Congo, quand donc la Cémac, la Cééac, la CEPGL, la CGG se décideront-elles à créer ensemble l’institution qui leur permettra d’asseoir enfin sur des bases solides la sécurité de leurs peuples ? Les Dépêches de Brazzaville Edition:Édition Quotidienne (DB) |