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Intéressant !

Vendredi 11 Avril 2014 - 3:51

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Intéressant à tous égards est le débat qui s’amorce au sein de l’Organisation des Nations unies à propos du pouvoir des membres permanents du Conseil de sécurité. Initiée par la France, la réforme annulerait la règle selon laquelle chacune de ces puissances a le pouvoir de s’opposer à une décision que ses partenaires veulent prendre et qui va contre ses propres intérêts. Elle mettrait fin à un système de gouvernance pour le moins arbitraire qui confère aux « grands » un pouvoir très excessif.

Imaginée pour contourner le veto opposé par la Russie aux initiatives des pays occidentaux qui veulent à toute force limiter ses actions en Ukraine, cette mesure a très peu de chances d’être adoptée. Au-delà de la crise qui la justifie, son application poserait, en effet, trop de problèmes aux États-Unis et à la Chine pour être votée. Mais elle a le mérite de placer sur la table diplomatique un problème qui tôt ou tard devra être résolu : celui du déséquilibre des pouvoirs au sein de la plus haute instance des Nations unies.

Réformer l’ONU est assurément un enjeu essentiel pour le monde très ouvert et en voie de rééquilibrage dans lequel nous entrons. Conçu par les nations qui sortirent victorieuses de la Seconde Guerre mondiale, le système consistant à leur conférer un pouvoir excessif est manifestement dépassé. Non seulement il n’empêche pas les crises de se produire ici ou là sur la planète, mais encore il donne aux « grands » une sorte de liberté qui leur permet de tout faire sans le moindre respect pour les autres peuples. Que ceux qui contestent cette analyse se souviennent de la façon dont les États-Unis déclenchèrent la calamiteuse guerre en Irak sans tenir le moindre compte de l’avis des autres nations.

Dans un pareil contexte, le temps est manifestement venu pour l’Afrique d’exercer une pression forte et continue sur la communauté internationale afin qu’une place conforme à sa dimension humaine lui soit faite dans les instances de la gouvernance mondiale et dans les organisations spécialisées chargées de traduire celle-ci en actes concrets. L’Union africaine en a-t-elle conscience et, si c’est le cas, est-elle prête à faire valoir avec force son point de vue ?

Les Dépêches de Brazzaville

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