Centrafrique : le HCR préoccupé par la situation des réfugiés fuyant vers le Cameroun

Lundi 14 Avril 2014 - 12:34

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Ces deux dernières semaines, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a reçu des informations selon lesquelles des anti-balaka et des milices chrétiennes bloquaient les routes et attaquaient les civils tentant de fuir les exactions en République centrafricaine

« Ces deux dernières semaines, nos collègues au Cameroun ont vu des réfugiés arriver avec des blessures de machettes. D’autres sont blessés par balle », a déclaré Melissa Fleming, porte-parole du HCR, lors d’un point de presse à Genève.

Le personnel du HCR a également vu un nombre important de personnes traverser la frontière vers le Cameroun via des points de passage et faire marche arrière afin d’échapper aux milices anti-balaka.

« De nouveaux arrivants ont expliqué à nos collègues que les milices anti-balaka bloquent les routes principales au Cameroun, ce qui les oblige à marcher dans la brousse pendant deux à trois mois avant d'arriver à la frontière », a indiqué la porte-parole. Les réfugiés ont également indiqué que des miliciens anti-balaka les avaient attaqués pendant leur fuite.

Elle a en outre précisé que la majorité des nouveaux arrivants, principalement des musulmans, étaient des femmes, des enfants et des personnes âgées. Ils ont déclaré à des employés du HCR que les hommes sont restés en République centrafricaine pour créer des groupes d’autodéfense et protéger leur communauté ainsi que leurs biens.

« Le HCR appelle les anti-balaka à cesser d’empêcher les civils en quête de sécurité de fuir vers les pays voisins », a déclaré Melissa Fleming. Elle a également appelé toutes les parties au conflit à renoncer à la violence.

En collaboration avec ses partenaires, le HCR a augmenté le nombre de cliniques mobiles à l’entrée du Cameroun pour administrer des soins d’urgence aux réfugiés. L’organisation fournit également un appui aux dispensaires publics qui sont débordés par le nombre de réfugiés en mauvais état de santé.

De son côté, le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique centrale, Abou Moussa, vient d’effectuer une visite au Congo au cours de laquelle il s'est entretenu avec le président de la République Denis Sassou N’Guesso des derniers développements de la situation sécuritaire en République centrafricaine et dans les pays limitrophes.

Cette visite est intervenue au moment où le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté, le 10 avril, une résolution créant la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca), qui comptera 12 000 Casques bleus.

Pendant ce temps, à Bria, la situation reste toujours très tendue après des affrontements entre des ex-Seleka et les forces internationales Misca et Sangaris. Lors des manifestations hostiles à la présence des troupes internationales, deux soldats de la force africaine ont été blessés.

Après cette vague de violence, une tentative de dialogue a été lancée le 11 avril par une délégation de haut niveau qui s’est rendue sur place.

Signalons qu’à Bria, les ex-Seleka se divisent désormais en deux camps. Certains sont prêts à un arrangement et à déposer les armes. D’autres, par contre, refusent la présence des forces de la Misca et Sangaris.

Yvette Reine Nzaba