Interview. Edith Sophie Bandéla : « Le coach doit être pris comme conseiller d’entreprises »Jeudi 19 Mars 2020 - 20:30 Edith Sophie Bandéla est coach d’entreprises qui entend apporter sa contribution aux artisans de son pays grâce à un partenariat entre investisseurs, partenaires, associés, dirigeants et l’Agence nationale de l’artisanat. Les Dépêches du Bassin du Congo (L.D.B.C) : Vous vous intéressez au coaching des entreprises, dites-nous d’où vous est venue cette initiative ? Edith Sophie Bandéla (E.S.B) : Je suis ingénieure de développement des travaux ruraux. Quand j’avais commencé à exercer à Agri-Congo où j’ai commencé ma carrière professionnelle, on formait les exploitants maraîchers. On faisait la formation en élevage, en maraîchage et en compostage. Je les suivais, les encadrais et les évaluais. C’était une partie de coaching mais, dans ma tête, ça ne se présentait pas ainsi avant qu’on me le fasse savoir. Il avait fallu attendre 2014 pour que, avec le projet Fael, (Projet d’accompagnement des entreprises locales) ce terme nous soit révélé. L.D.B.C : Qu’est-ce qu’on entend finalement par coaching ? E. S. B : Le coaching est un moyen d’appui et d’accompagnement d’une personne qui est dans le besoin. En management de vente par exemple, vous pouvez faire appel à un coach ainsi qu’en communication et en gestion de comptabilité. Le coach vient pour clarifier avec le chef d’entreprise la direction à prendre. Il propose des pistes de solutions en mettant en place des stratégies sans qu’il ait un pouvoir de décision. L.D.B.C : Comment est alors accueilli ce secteur que vous proposez à ces dirigeants d’entreprises ? E. S. B : Il faut dire que chacun de nous a un caractère. Quand on vous reçoit dans une entreprise, il faut montrer la place du dirigeant lui-même, et que chacun ne puisse pas entrer dans la zone des activités de l’autre. Déterminez vos missions tout en sachant que chacun a sa place bien précise. Une fois que cela est défini, on chemine ensemble. Le coach fera le suivi et verra s’il faudra modifier, remédier en cas de problèmes. Une fois que les objectifs sont atteints, notre partenariat pourra s’arrêter. Cela dépendra aussi de la durée. L.D.B.C : Est-ce qu’on peut dire que c’est pour ces raisons que vous vous tournez vers les artisans ? E. S. B : S’il y a un virement, c’est parce qu’au niveau de Pointe-Noire il y avait les entreprises Total & EP Congo. L’expérience a démontré que nous étions sous l’appui de ces entreprises qui nous demandait de les accompagner. Après que nous avons fini avec les dirigeants d’entreprises, nous nous sommes rendu compte que les dirigeants d’entreprises ne s’en étaient pas vraiment appropriés (...) parce que le coach doit arrondir également ces bouts de mois. Mais je me suis rendu compte que dans la ville de Pointe-Noire, rien n’avançait comme souhaité. Arrivée à Brazzaville, j'ai réalisé qu’il y a un secteur qui n’est pas aussi considéré, qui ne bénéficie pas de beaucoup d’attentions : l’artisanat. Ce sont des PME, un milieu où le coaching n’est pas vraiment connu. Certes ils entendent parler du coach mais ils ne savent pas ce que c’est et ses missions. Or, au Congo, quand on entend parler d’un coach, on pense directement au ballon. C’est comme s’il n’existe que pour une équipe de football. Ici le coach doit être pris comme conseiller d’entreprises. Je suis en train de négocier un partenariat avec l’Agence nationale de l’artisanat (ANA) pour voir si nous pourrons arrêter un partenariat de sorte que nous nous présentons comme des formateurs, voir dans quelle mesure l’Ana pourra assister les investisseurs, partenaires, associé, dirigeants. L. D. B. C : Qu’est-ce que l’ANA vous a dit ? E. S. B : Nous avons discuté avec le directeur général, Serge Mondélé, qui nous a dit qu’il y a eu des formations techniques au profit des artisans dont la quarantaine de femmes sélectionnées ayant participé à la foire féminine. Maintenant après cette formation technique, il faut un appui sur le terrain. Ceci pour voir s’il y a eu un impact ou pas. Il s’agira, par exemple, de voir la qualité de produits faits avant la formation en tenant bien sûr également compte de leur niveau intellectuel. Notre mission sera ainsi de regarder si l’artisan est apte de pérenniser son entreprise. Le souci est de les amener à satisfaire le marché local. Voir aussi si leurs produits répondent aux normes de la qualité.
Achille Tchikabaka Légendes et crédits photo :Edith Sophie Bandéla Notification:Non |