Enseignement supérieur : les étudiants congolais rassurés de leur retour à Kinshasa

Mardi 29 Avril 2014 - 18:45

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« Ce qu’il y a de plus urgent à faire pour le gouvernement, c’est de réunir les conditions vous permettant de terminer l’année académique en cours », a indiqué le ministre de l’Enseignement supérieur, le professeur Georges Moyen

Les étudiants du Congo-Brazzaville à Kinshasa qui ont fait un retour au bercail pour se mettre à l’abri des représailles de l’opération « Mbata ya bakolo », diversement interprétée de l’autre rive du fleuve, ont exprimé leurs inquiétudes sur l’issue de cette année académique qui touche à sa fin. « Nous ne souhaitons pas perdre une année académique, qui prendra fin sous peu, après tant d’efforts consentis. (…) Encore que parmi nous, il y a des finalistes qui doivent faire des stages de fin de cycle. Le gouvernement doit débloquer la situation. L’urgence l’oblige », a déclaré l’un des représentants des étudiants venus de Kinshasa, Ulrich Kala, qui venait de découvrir par la même occasion que le processus avait déjà été enclenché par les autorités.

Le ministre de l’Enseignement, en présence du porte-parole de la Police, le colonel Moukala Tsoumou, leur a donc fait une mise à jour. Les ministères des Affaires étrangères, de l’Intérieur, de l’Enseignement supérieur ainsi que la direction générale des Affaires sociales et des œuvres universitaires travaillent de concert pour trouver une solution exceptionnelle à cette situation exceptionnelle.

Évoquant la possibilité d’intégrer ces étudiants à l’université Marien-Ngouabi, Georges Moyen a rappelé que les filières d’enseignement ne sont pas les mêmes. En dehors du fait qu’il est quasiment impossible de mener une telle entreprise en fin d’année académique. D’où l’obligation d’œuvrer pour le retour des étudiants dans les universités kinoises où ils ont débuté l’année académique pour la terminer en beauté. Pour ce faire, la diplomatie congolaise va jouer pleinement sa partition dans ce processus. « Le gouvernement fera de son mieux pour vous réinsérer dans vos universités, dans le strict respect de la législation de la République démocratique du Congo », a rassuré le ministre de l’Enseignement supérieur.

En attendant, les étudiants mettront en place une commission constituée de deux représentants de chacune des universités fréquentées à Kinshasa. L’objectif de ladite commission étant d’élaborer un registre détaillant leurs filières, leurs niveaux d’études. Ce qui permettra aux autorités de disposer d’une banque de données fiable afin de trouver une solution efficace. À en croire Ulrich Kala, près de 1.098 étudiants congolais sont régulièrement inscrits dans 18 universités de Kinshasa. Il a souligné que le nombre n’est pas exhaustif, d’autant plus que la configuration géographique de la ville ne permet pas de déterminer avec exactitude le nombre des étudiants congolais.

Les inquiétudes sur la sécurité

Au sortir de l’audience, certains étudiants ont mis la croix sur l’hypothèse de retour à Kinshasa alors que d'autres sont pour. Les premiers craignent d’être victimes d'agressions physiques et verbales des populations dans les quartiers de Kinshasa. « Ce n’est pas la police de la RD Congo qui nous prend à partie, ce sont plutôt les populations mal intentionnées qui nous font des problèmes. Si la sécurité n’est pas garantie, je ne vois pas comment repartir. Car, les mêmes causes produiront sans nul doute les mêmes effets », a déclaré l’un des étudiants congolais en 6e année de médecine. Georges Moyen a, pour sa part, rassuré que les choses rentreront dans l’ordre. Puisque les ministres concernés ou encore une délégation des représentants feront le déplacement de Kinshasa pour arrondir les angles, redéfinir les contours du processus de leur réintégration avant que les étudiants n’y retournent. Ce qui est sûr, c’est que la date de ce retour n’est pas encore connue. Les examens débuteront en juin.

 

 

 

 

 

 

 

Rominique Nerplat Makaya

Légendes et crédits photo : 

Le ministre Georges Moyen s'exprimant sur la question, entouré des étudiants. crédit photo Adiac