Crise à l’Observatoire anticorruption : El Hadj Djibril Abdoulaye Bopaka fait le point

Samedi 27 Juillet 2013 - 14:48

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Un des initiateurs de la plainte ayant conduit à l’arrestation du président de cette institution, Joseph Mapakou, et de quatre de ses collaborateurs, El Hadj Djibril Abdoulaye Bopaka pense que le vice-président, André Ikongo-Logan, devrait lui aussi faire face à la justice 

Suite à la crise que traverse actuellement l’Observatoire anticorruption (OAC), le président des opérateurs économiques du Congo, membre de cette institution, a animé le 26 juillet, à son domicile, une conférence de presse. Il s’est agi pour El Hadj Djibril Abdoulaye Bopaka d’éclairer l’opinion sur la nature de cette plainte. « Il faut noter qu’André Ikongo-Logan sur qui pèse les mêmes graves motifs que sur Mapakou subira le même sort aussitôt après la levée de son immunité parlementaire. Ce dossier béton, aujourd’hui entre les mains du procureur de la République, suit son chemin jusqu’à ce que justice soit rendue et que ceux sur qui pèsent encore des soupçons soient placés devant leurs responsabilités », a-t-il souligné, reprécisant qu’il ne s’agissait pas d’un règlement de compte.

Selon lui, l’arrestation du président de l’OAC est un message fort dans la lutte contre l’impunité. Les deux responsables ont, a-t-il ajouté, trahi leur serment prêté avant la prise de fonction. Il a également expliqué que la crise que connaît l’OAC datait d’octobre et novembre 2011, suite à la construction du siège de cet organe par la société Babylone-Club : « L’administrateur-gérant de cette entreprise avait publiquement dénoncé les charges exceptionnelles grevées à ce marché, notamment 14 millions FCFA au titre d’une dîme versée à l’OAC, et 10 millions FCFA pour le consultant de cette institution. »

Devant ces graves accusations contre l’OAC qui lutte contre la corruption, a-t-il poursuivi, une assemblée générale extraordinaire avait été convoquée le 10 novembre 2011 pour examiner cette question. À l’issue des travaux, une commission d’enquête de quatre membres de l’OAC avait été mise en place. Leur mission consistait, entre autres, à statuer sur les charges portées contre les membres du bureau, à vérifier la véracité de ses accusations, à déterminer l’implication de près ou de loin des personnes soupçonnées ainsi qu’à présenter les conclusions des délibérations aux membres de l’OAC en assemblée générale. « Les membres de la commission avaient produit un rapport le 4 juin 2012 transmis au bureau de l’OAC pour la convocation d’une session extraordinaire. Le président et le vice-président avaient tout simplement choisi de confisquer ledit rapport, bloquant ainsi la tenue de l’assemblée générale. Suite au refus coupable des membres du bureau de convoquer l’assemblée générale extraordinaire pour l’examen et l’adoption de ce rapport, les services de police judiciaire ont été saisis », a-t-il rappelé.

Interrogé sur la nature de la facture de 15 millions FCFA qui porterait sa signature à l’OAC, El Hadj Djibril Abdoulaye Bopaka a précisé qu’il ne s’agissait pas d’un détournement de fonds, mais d’une situation connue de tous les membres. En effet, a-t-il commenté, depuis la première année de leur nomination et leur prise de fonctions, le président et le vice-président avaient décaissé plus de 150 millions FCFA pour acheter des voitures Prado, promettant aux autres membres qu’ils devraient également avoir leur dotation. « Ils nous ont fait traîner pendant cinq ans en disant qu’ils avaient commandé les véhicules par les établissements Juliette, soit 40 millions pour deux Prado. Après, nous avons proposé en assemblée générale qu’on donne 15 millions FCFA à chacun des sept autres membres afin de trouver des moyens de transport pour répondre aux missions de l’institution », a-t-il conclu.

 

Parfait-Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Photo : El Hadj Djibril Abdoulaye Bopaka pendant la conférence de presse. (© Adiac)