Santé : une unité de pharmacovigilance voit le jour au CHU de Brazzaville

Mardi 13 Mai 2014 - 17:30

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Le lancement officiel des activités de cette unité s’est tenu le 13 mai, au siège du Centre hospitalier et universitaire (CHU), sous l'égide de la directrice des affaires médicales de l'établissement hospitalier, Aurore Cardorelle Mbika, et du conseiller aux médicaments de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au Congo, Ray Mankélé

Le CHU de Brazzaville devrait désormais compter sur son unité de pharmacovigilance pour sécuriser davantage la santé publique. Puisque d’une part, le trafic des faux médicaments ne cesse de prendre de l’ampleur, et que d'autre part, la prolifération des médicaments génériques fabriqués dans des conditions douteuses inonde les officines pharmaceutiques. Une situation qui peut, sans nul doute, avoir des effets nocifs sur la santé. C’est donc la nécessité de prévenir les risques y afférents qui est à l'origine de la mise en place de cette unité de pharmacovigilance. L’organe aura pour mission de surveiller, d’évaluer et de prévenir les risques potentiels ou avérés des effets indésirables des médicaments et autres produits pharmaceutiques à usage humain.

L’agenda de cette unité est chargé de plusieurs missions. L’une des plus essentielles est d’organiser les consultations spécialisées en vue d’établir les diagnostics cliniques et étiologiques des effets indésirables d’un médicament sur les malades. Elle se chargera également de la prise des mesures correctives (précautions ou restrictions d’emploi, contre-indications voire retrait du produit) suivant un plan de gestion des risques liés à tel ou tel médicament. Les missions d’information sur les produits de santé allonge la liste des prérogatives de cette unité de pharmacovigilance.

Pour son fonctionnement, un point focal constitué des médecins et pharmaciens se chargera de l’animation de cette unité. Ils travailleront de concert avec les experts en toxicologie, épidémiologie… Chaque service clinique sera représenté par un répondant en vue d’assurer la liaison avec l’unité de pharmacovigilance. Le choix du site qui abritera le point focal ne devrait pas tarder, a souligné la directrice des affaires médicales du CHU. L’urgence d’attaquer le mal par la racine s’impose.

C’est pourquoi, Ray Mankélé a saisi l’occasion du lancement officiel des activités pour faire une communication à l’endroit des 31 participants (pharmaciens et médecins) qui, sous peu, seront sur le terrain pour animer ladite unité. Il les a donc informés sur leur rôle avant d’évoquer l’organisation d’une unité pharmacovigilance dans un établissement de soins ainsi que la méthodologie de notification des effets indésirables des médicaments.

Une série de questions-réponses a suivi pour dissiper les zones d’ombre, notamment sur l’automédication d’autant plus que certains patients utilisent les médicaments de leur propre initiative sans prescription préalable. Aussi, des malades, sous traitement moderne, consomment en même temps plusieurs tisanes pour guérir une seule et même maladie. « Nous avons intérêt de tout mettre en œuvre pour faire en sorte que les patients ne soient pas à la fois médecins, pharmaciens et malades (…) Ils savent eux-mêmes de quoi ils souffrent et ils consomment les médicaments de leur choix. C'est une pratique grave », a déclaré le conseiller aux médicaments de l’OMS.

Il a, par ailleurs, promis que l’organisation onusienne qu’il représente fera de son mieux pour accompagner le CHU afin d’atteindre les résultats escomptés. Ainsi, Ray Mankélé a mis à la disposition de cette nouvelle unité du matériel de travail pour plus d’efficacité. Le conseiller aux médicaments de l’OMS n’a pas exclu la possibilité d’aider le Congo à se faire une place dans le réseau mondial de la pharmacovigilance. Mais il est plutôt recommandé de commencer à installer des unités de pharmacovigilance dans les directions départementales de la santé avant d’aller plus loin.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Rominique Nerplat Makaya

Légendes et crédits photo : 

Les participants à la cérémonie de mise en place de l'unité pharmacovigilance crédit photo Adiac