Maladies mentales: plaidoyer pour l’augmentation du nombre des psychocliniciens dans les hôpitaux congolaisLundi 17 Octobre 2022 - 12:45 Le psychoclinicien et enseignant à l’Université Marien-Ngouabi, le Pr Dieudonné Tsokini, a échangé le 15 octobre à Brazzaville avec les enseignants-chercheurs de psychologie, les doctorants et le personnel de santé sur la nécessité pour le Congo d’augmenter le nombre des psychocliniciens dans les hôpitaux. Le plaidoyer du Pr Dieudonné Tsokini est motivé par la récurrence des maladies mentales dues aux multiples problèmes sociaux dont il épingle, entre autres, les effets psychologiques de la pandémie du coronavirus covid-19, la tragédie du 4 mars 2012, les chocs conjugaux et autres faits responsables des maladies mentales. En effet, le conférencier a rappelé que de nombreuses personnes souffrent des maladies mentales sans pour autant qu’elles ne le sachent faute de diagnostic approprié fait par un psychoclinicien. Le Pr Tsokini a mis à profit ces échanges pour décliner son parcours académique et présenter l’ensemble de ses publications qui lui a valu le grade de HDR (Habilité à diriger les recherches). Parmi ses nombreuses publications, il y a « Psychologie clinique de la santé et pratique médicale au Congo ». C’est sur cet article, ayant un trait à la problématique en débat, que le Pr Dieudonné Tsokini a axé ses explications pour montrer à l’auditoire l’importance des psychocliniciens dans les hôpitaux. Car, a-t-il écrit dans cet article, « En effet, la maladie n’existe que parce qu’il y a un malade qui, par sa plainte souvent bruyante, exprime ses inquiétudes, mais aussi son besoin de communiquer, son appel au social, son insertion dans le monde des représentations. En fait, le malade tente de donner un sens à sa maladie et, en retour, il attend du médecin l’objectivation du même sens pour le soulager par le traitement de sa maladie ». A tout bien regarder, selon le Pr Tsokini, il y a certaines pathologies dont la présence d’un psychoclinicien est nécessaire pour mieux établir le diagnostic. Sinon, a-t-il poursuivi dans la même publication, « la souffrance du patient, lorsqu’elle n’est pas comprise, génère chez le praticien une espèce d’épuisement caractérisé par une perte d’efficacité dans le travail et par des modifications de positionnement professionnel avec l’adoption d’attitude de retrait, d’apathie, d’agressivité et surtout le déni de la maladie et donc du malade ». Au cours des échanges ponctués des témoignages des professionnels de la santé, des enseignants chercheurs en psychologie et des doctorants, les participants se sont accordés que les psychocliniciens sont d’une importance indéniable dans les centres hospitaliers congolais. C’est tout le sens du combat que mène depuis toujours le Pr Dieudonné Tsokini qui a demandé aux enseignants-chercheurs, aux étudiants, puisqu’il a déjà fait valoir ses droits à la retraite, de poursuivre inlassablement le plaidoyer pour le bien de la population congolaise.
Roger Ngombé Légendes et crédits photo :Le Pr Dieudonné Tsokini lors des échanges Notification:Non |