Les immortelles chansons d’Afrique : « Jarria » de Ntesa Dalienst

Jeudi 5 Janvier 2023 - 16:30

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Chanteur de charme à la voix limpide et splendide, Ntesa Dalienst a dominé le microcosme musical africain avec des titres explosifs. Il sort en 1972 « Jarria », un tube qui le plaça au cœur d’un buzz retentissant.

« Jarria » est le prénom d’une jeune fille originaire de la République du Congo que Ntesa  rencontra à Pointe-Noire, lors d’une tournée avec son orchestre « Les Grands Maquisards ». Le nom de cette jeune fille est Demba et ses deux autres prénoms sont Rose Bernadette. Elle avait irradié le cœur de Dalienst. Pour sceller ces moments, un titre éponyme verra le jour, en format 45 tours, grâce au label « African », sous la référence 90.631.

L’auteur, à travers cette mélopée, exhorte les tourtereaux à attendre la bénédiction de leurs parents avant de s’engager dans leurs relations amoureuses. « Ezalaka mpasi mingi Rose, olinga eloko mama akopekisa. Tolingani Demba Jarria tolanda toli Célia apesaki, awa na se, Nzabe se Tata, Nzabe se Mama, tantine Célia. Demba Jarria, Rose Bernadette, atako tolingani baboti Nzambe ya se, tokotosa se bango ». Ce qui peut s'entendre par: « Il est vraiment difficile, Rose, d’aimer la chose dont maman t’interdit. Nous nous aimons Demba Jarria, pratiquons les conseils que tantine Célia nous avait prodigués, disons que sur terre, Dieu est représenté par papa et maman, même si nous nous aimons, les parents sont les dieux de la terre, nous leur devons obéissance ».

Cette œuvre débute par une entrée instrumentale qui se fait suivre par un chant à l’unisson avant  de se terminer par un chant polyphonique. En ces temps-là, signalons-le, l’ossature des Grands Maquisards est composée de Dalienst, Diana, Lokombé, Loulou et Kiessé au chant ; Dizzy et Mageda à la guitare solo ; Kalambayi au mi solo ; Dave Makondele à la rythmique ; Frank Nkodia à la basse ; Michel Sax au saxophone ;  Jean Marie Kabongo ; Mauber et Jean Mboko aux trompettes ; Tambu Taby à la batterie ; Domsis à la tumba.

Auteur de plusieurs hits, Daniel Ntesa Nzitani naquit le 30 octobre 1946 à Kinsiona, en République démocratique du Congo, et arrive à Léopoldville vers 1965. Il est hébergé par les parents de son cousin Kiéssé Diambu au quartier Immo-Congo. Après une irruption dans le Negro succès, il intègre l’orchestre Vox Africa. En 1968, il est dans l’orchestre Festival des Maquisards. En 1970, il crée Les Grands Maquisards avant d’être recruté dans l’Ok Jazz en 1976. Au sein de ce groupe, son premier succès sera «  Tala ye na miso ». En 1985, il sort trois albums dont deux avec Josky et un en solo. En 1988, il publie son premier album avec l’Ok Jazz. En 1995, il est cofondateur, à Paris en France, de l’orchestre Afri jazz avant sa mort le 23 septembre 1996.

      

 

 

Frédéric Mafina

Légendes et crédits photo : 

L'album

Notification: 

Non