Interview. Gemaël Mboumba-Mboumba: « L’homme se construit à travers le temps »

Vendredi 24 Février 2023 - 12:51

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Auteur prolixe et universitaire congolais, Yannick Gemaël Mboumba-Mboumba vient de publier "L'errance du temps", un nouveau recueil de poèmes dont il révèle la substantifique moelle à travers cet entretien.

Les Dépêches du bassin du Congo (L.D.B.C.) : "L’errance du temps", qu'en est-il derrière ce titre ?

Gemaël Mboumba-Mboumba (G.M.M.) : Ce titre est révélateur d’autant plus que l’actualité de la vie contemporaine vient au jour en s’émiettant à travers l’usure du temps matériel. Cette matérialité se donne à comprendre par le biais de la souffrance constante du moi. En ce sens, la vie prend alors sa forme la plus vide. "L’errance du temps" analyse une suite programmatique des différents contours de la souffrance de l’existence et différentes structures de lui-même.

L.D.B.C. : Comment vous est née l’idée de ce livre ?

G.M.M. : L’idée du livre m’est venue grâce à notre réalité perdue de la vie actuelle. En effet, le fil conducteur du livre analyse et évoque la mauvaise foi d’autrui qui joue avec l’existence de l’autre dans sa totalité. La vie sacrifiée et même volée. Ainsi, le livre peint une réalité fondamentale de l’histoire de vie humaine qui se donne à voir comme l’exhibition d’une fatalité collective, d’une génération sans voix, d’un peuple sans avenir, d’un continent sans repère et d’un espace sans liberté. Cette logique marque un tournant complexe dans la conscience avortée d’une jeunesse martyrisée.

L.D.B.C.: A travers les poèmes "Tatiana Tolmardine" et "Georgina Simbou", doit-on comprendre que le cœur du poète est partagé entre deux dulcinées ?

G.M.M. :  Dans ces deux textes, nous avons voulu célébrer la femme dans son unicité et sa diversité. Vous êtes sans ignorer que dans la culture africaine la femme est le réceptacle qui porte la vie et la beauté dans la dimension humaine et intégrale. N’oubliez pas que la femme est le symbole de la douceur et de l’amour. Nous avons été séduits par ces deux belles figures de "Tatiana Tolmardine" et de "Simbou Georgina". Ce sont ces deux femmes qui ont fait notre joie intérieure.

L.D.B.C.:  L’artiste français Henri Salvador affirme que « le temps est la seule chose dont dispose un être humain », qu’en dites-vous ? Et que pensez-vous de la relation entre l’homme contemporain et le temps ?

G.M.M. : Le temps est le seul élément dont dispose l’homme, il permet à l’homme de se mouvoir. Le temps peut être circonscrit de façon claire par une loi propre aux appréciations de valeurs dans lesquelles prennent ces racines. Or, l’interprétation de la vie contemporaine et matérielle se pose et se dépose comme une essence mélodique, qui va au-delà du sens de la vie, qui n’est que la matérialisation du matériau, qui définit la mort du temps et qui permet de retracer l’errance du sens de l’existence de l’être.

Effectivement, il y a une relation dialogique entre l’homme contemporain et le temps. En effet, l’homme se construit à travers le temps.

 

 

Propos recueillis par Aubin Banzouzi

Légendes et crédits photo : 

Gemaël Mboumba-Mboumba/DR

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