Les immortelles chansons d’Afrique : « Diahowo » de Baba MaalJeudi 8 Juin 2023 - 16:58 Auteur-compositeur, percussionniste, guitariste et interprète, Baba Maal a su s’imposer dans le show biz musical en infusant la musique traditionnelle de son terroir avec des sonorités modernes. Son titre « Diahowo » est une chanson purement traditionnelle. Extrait de l’album « Baayo » paru en 1991 aux Etats-Unis grâce au label Mango, le titre « Diahowo » figure à la quatrième piste de la face A du disque vinyle dont la référence est 162 539 907-1. Il évoque le ressenti d’une jeune fille qui voit son bien-aimé partir en guerre pour combattre aux côtés des Français. Après un temps d’absence, elle effectuera un voyage à travers ses pensées pour lui parler. En un mot, « Diahowo » est la lettre fictive d’une amoureuse à son fiancé. Dans cette lettre, la jeune fille y relate quelques événements qui se sont succédé pendant la période d’attente, notamment la perte de sa mère et les harcèlements des garçons restés au pays. Malgré cela, elle promet de lui rester fidèle afin de lui épargner tout tourment. « Sinno debbo ina maaja ina elana ina muta e lugge ina yaba e leydi ina werlo (weddoo) kaye maa debbo lomto njool mum baleejo, jon baka rommbal ». Elle veut faire comprendre à son bien-aimé que s’il était permis à une femme d’aller en guerre pour combattre, elle irait à la place de son homme. Par ailleurs, l’artiste vante les qualités de la province de Fuuta, la convivialité qui règne dans toutes ses localités, à telle enseigne que tout originaire absent se presse d’y retourner : « Eeh walla, mi yigi ya ade so mi yidi ya ade Fuuta e Kummbaaru ko do cooynatee-mi, ko do keftintee gilga leelaari Eeh walla, mi yidi ya ade tooro e mbelweeldi, nokku mo ngoowaa mi ». Ce titre est chanté en polyphonie. La chanson use la forme question-réponse ou chant responsorial, un style que l’on retrouve la plupart du temps dans la musique traditionnelle africaine. Baba Maal assure le solo vocal tout en renforçant le chœur exécuté en duo avec Malick Sow. Pendant près de cinq minutes et vingt-huit secondes, on écoute les deux voix qui se chevauchent avant l’intervention des percussions de Bada Seck. Avec des titres aux multiples succès, Baba Maal continue de sillonner le monde en donnant des concerts ça et là. Né le 12 novembre 1953 à Podor, dans la province de Fuuta, au Sénégal, sa riche et élogieuse carrière est constituée de vingt-cinq albums en partant de 1984 à 2015. C’est sous l’influence de son ami et griot familial Mansour Seck qu’il se consacrera à l’apprentissage de la musique auprès de sa mère et du directeur de son école. Après cela, il poursuivra des études musicales à l’université de Dakar où il obtiendra une bourse d’études supérieure aux Beaux-Arts de Paris, en France. Il est devenu l’écho qui fait retentir la langue Pulaar dans le monde. Frédéric Mafina Légendes et crédits photo :Baba Maal Notification:Non |