Voir ou revoir : « Mon nom est Tsotsi » de Gavin Hood

Bidonville aux abords de Johannesburg, en Afrique du Sud. Là, vit un jeune homme de 19 ans, orphelin, qui a occulté tout souvenir de son passé, jusqu'à son propre nom. Désormais, il s'appelle Tsotsi, qui signifie voyou, gangster dans le jargon des ghettos. Sans nom, sans passé, sans ambition, il n'existe que dans un présent plein de colère. Mais ce, jusqu’à une soirée, assez énigmatique et troublante, qui va totalement chambouler son existence.

En effet, après avoir volé une voiture et découvert un bébé sur la banquette arrière, Tsotsi est rangé par le remords et plonge dans une crise d’identité. A travers son personnage principal, « Mon nom est Tsotsi » montre dans un premier temps la réalité selon laquelle on ne naît pas méchant, mais qu’on se corrompt sur la terre en fonction de l’environnement dans lequel on grandit et des événements auxquels on fait face. Si certains ont un esprit fort pour ne pas radicaliser, d’autres par contre tombent dans le piège et deviennent des montres. A l’instar de Tsotsi. 

Loin de s’arrêter là, le réalisateur Gavin Hood transite vers une image peu probable du personnage principal à laquelle le spectateur ne pourrait s’y attendre. Quand Tsotsi découvre le bébé à la banquette arrière du véhicule qu’il a volé, après avoir violenté froidement sa conductrice, il est bouleversé. En tant qu’orphelin, il venait là même d’en faire un. Que faire alors? Tuer également le petit enfant? Aller le déposer devant un orphelinat?… Il décide de l’élever et d’en prendre soin. Incroyable. Un humanisme plutôt critiqué par certains cinéphiles à cause de la brutalité flagrante de Tsotsi au début du film. 

Quoiqu’il en soit, c’est peut-être à dessein que le réalisateur a préféré présenter les faits ainsi. Car de ces brigands, nul ne prend le soin de discuter avec eux, d’essayer de comprendre leur mal être et leur passé, de tenter de les aider et de leur apporter un peu de réconfort. Tsotsi a donc le mérite de montrer que malgré la violence, il reste toujours une part d’humanisme en chacun. 

D’une durée d’environ 1h 34 min, “Mon nom est Tsotsi” a été le lauréat de l'Oscar du meilleur film étranger de l'année 2005. Le film a également été récompensé dans des festivals du monde entier, notamment le Festival du film de Toronto, Thessaloniki Film Festival, Los Angeles AFI Award, Edinburgh Film Festival.