Projet Grand Inga : la Corap fustige le manque de vision claire du gouvernementJeudi 13 Juillet 2023 - 13:45 La coalition d’ONG actives dans le secteur de suivi des réformes et de l’action publique relève le risque pour cette position du gouvernement, fortement influencée par les différents développeurs, de plonger le pays dans des graves impacts négatifs notamment sur le plan politique, économique, social et environnemental. Dans sa réaction du 11 juillet, la Coalition des organisations de la société civile pour le suivi des réformes et de l’action publique (Corap), a affirmé suivre avec attention l’intervention du président de la République démocratique du Congo (RDC), lors de la conférence de presse conjointe tenue le 6 juillet avec son homologue sud-africain, Cyril Ramaphosa. Dans cet exercice, la constellation d’ONG a dit relever des propos du président de la RDC, Félix-Antoine Tshisekedi, concernant l’évolution du projet Grand Inga, certaines affirmations qui ont attiré sa particulière attention. A l’en croire, Félix Tshisekedi conçoit le projet Grand Inga comme un projet international, multipartite, avec plusieurs partenaires, surtout avec les pays africains. Alors qu’il est contre les exclusivités que l’on a réservées jusque-là aux candidats développeurs par les experts que ce soit sous le régime du président Kabila que sous son propre régime. La Corap se réjouit de cette position et dit féliciter le président de la République car cela a été l’une des recommandations des organisations de la Société civile. cette plate-forme note également des dires du chef de l’Etat congolais que la firme australienne Fortescue Future Industries (FFI) n’a pas vraiment rempli les conditions que l’on attendait d’elle ; et que les anciens partenaires du projet dont certains s’étaient retirés, comme la Banque mondiale et d’autres qui étaient évincés par FFI comme la République sud-africaine et la Chine, ont exprimé leur intention de revenir au projet. Un rétropédalage trop risqué La Corap, qui considère ces positions exprimées par le président de la République comme du rétropédalage, exprime ses inquiétudes vis-à-vis de ces voltefaces qui pourraient avoir des impacts négatifs sur le pays. Ce regroupement veut, par conséquent, savoir ce qu’il en est du Traité relatif au projet hydroélectrique Grand Inga signé par la RDC et l’Afrique du Sud, le 29 octobre 2013, dont la durée était de 10 ans ; de l’Accord de développement exclusif signé le 16 octobre 2018 entre le consortium sino-espagnol et la RDC ainsi que de la convention relative au développement d’industries vertes substantielles en RDC signée avec FFI, le 16 septembre 2020. En attendant les réponses à ces questions qui permettront, selon ce regroupement d’ONG, de voir clair sur la suite de ce projet, cette dernière dit attendre du gouvernement de renforcer les stratégies et de multiplier les efforts pour le développement effectif d’un secteur énergétique décentralisé pour résorber l’énorme déficit en énergie des ménages et des industries. Pour la Corap, qui pense que le projet Grand Inga n’est pas une priorité pour le contexte congolais, chercher à développer à tout prix ledit projet, sans une vision claire, présente des risques énormes pour la RDC, notamment sur le plan politique, économique, social et environnemental. Lucien Dianzenza Légendes et crédits photo :le barrage d'Inga Notification:Non |