Dossier Marché de la poésie - Alima Madina : « Entre la poésie et moi, il existe un lien sacré »

08-06-2014 22:45

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Professeur de philosophie depuis 1993, Alima Madina a trouvé dans la poésie un refuge, un exutoire à son enfance difficile. Elle a glané plusieurs prix et est l’auteure d’un recueil de poésies, Splendeur cachée, paru l’année dernière, et de nouvelles, La Voix d’une femme qui espère, attendu pour cette année.

Alima Madina a commencé à écrire pendant ses années de lycée. Peu à peu, elle a participé à plusieurs concours de poésie qui souvent la plébiscitaient comme la meilleure. Forte de ce succès, elle a continué dans cette veine et y a trouvé ses marques. « Le problème qui se posait à moi était celui de l’édition. Le premier prix que j’ai remporté en 1993 pour une nouvelle était important pour moi parce qu’on promettait de l’éditer et ce problème se posait à moi avec acuité. »

Pour la poétesse congolaise, il existe entre elle et la poésie « un lien sacré » dans lequel elle puise ses forces : « J’ai commencé à prendre conscience de ce qui se passait autour de moi à l’âge de cinq ans : je me sentais différente des autres, car je vivais seule avec mon père. Et lorsque je l’ai perdu, j’ai commencé à m’interroger et la poésie est venue à moi. Dans les moments de souffrances, j’ai trouvé comme confidentes l’écriture et la poésie. »

Depuis, elle écrit et s’inspire du quotidien même si elle estime qu’il y a toujours une part de subjectivité dans ses œuvres. Dans la préface de Splendeur cachée, Boniface Mongo-Mboussa évoque à son sujet « l’amour intransitif » de Rainer Maria Rilke, qui mêle « le sens de l’autre et une quête spirituelle ».

Musulmane pratiquante, Alima Madina enseigne la philosophie. « Dans ma famille, les filles n’avaient pas souvent droit à la parole. Avant de devenir professeur de philosophie, je ne parlais pas, mais j’écrivais. La philosophie me donne une vision critique du quotidien que je traduis. »

Alima Madima souhaite que l’édition devienne accessible aux nombreux Congolais qui gardent chez eux des manuscrits en raison des coûts très élevés.

Née à Brazzaville (Congo), professeur de philosophie à l’Empgl (École militaire préparatoire général Leclerc) à Brazzaville, Alima Madina a obtenu de nombreux prix depuis 1993, tant à Pointe-Noire, Kinkala qu’à Brazzaville. En novembre 2013, elle reçoit le Prix d’honneur de la Francophonie du concours international de poésie de l’association Rencontres européennes-Europoésie et de l’Unicef. Ses poèmes ont été repris dans l’anthologie de poésie contemporaine Du Congo au Danube. Après Splendeur cachée, recueil de trente poèmes paru en 2013, La Voix d’une femme qui espère est annoncé en 2014 chez L’Harmattan-Congo. En séance de dédicace sur le stand Livres et auteurs du Bassin du Congo, place St Sulpice du 11 au 15 juin programme détaillé sur www.livresdubassinducongo.com
Hermione Désirée Ngoma