Sapologie : inscrire la sape au patrimoine immatériel de l’UnescoVendredi 18 Août 2023 - 12:21 C’est le souhait exprimé par les festivaliers venus nombreux prendre part à la 7e édition du festival de la sape, le 13 août, à Brazzaville. Pour cette année, le festival a rendu hommage à Fernand Mabala, le grand Moumbafouneur, et Jacques Moulélé, dit Moulé-Moulé, rappelés par le bon Dieu respectivement le 4 août 2019 à Ivry près de Paris en France et le 13 septembre 2021 au CHU de Brazzaville, en République du Congo. Cette édition a connu une participation des sapeurs venus du Cameroun, de la République centrafricaine, des Etats-Unis, de la France, l’Afrique-Sud, du département de Pointe-Noire et de Brazzaville pour célébrer l’élégance vestimentaire. Le promoteur du festival et maire de l’arrondissement 5 Brazzaville, Marcel Ganongo, a promis de mettre un cadre de réflexion pour faire de la sape ce qu’est devenue la rumba en l’inscrivant au patrimoine immatériel de l’Unesco. Les sapeurs, comme aime les appeler le public qui les a reconnus par l’habillement et la diatance, étaient donc tous présents pour exhiber les griffes des costumes, demi-Dakar et chaussures portés ce jour-là pour emballer le public une année après la 6e édition de 2022. « Aujourd’hui, nous nous retrouvons pour célébrer l’élégance vestimentaire dans l’amour et la paix sous la conduite d’un homme de valeur, Marcel Ganongo. La sape doit obéir aux normes et le sapeur doit être en harmonie avec les autres », ont indiqué les sapeurs dans leur message relatif à l’événement dans lequel ils ont appelé à bannir la rancœur entre eux « car le vestimentaire véhicule la paix, la fraternité et la concorde ». Marcel Ganongo a remercié les sapeurs pour leur promptitude pendant le festival. Il a reconnu que si cet événement tient le coup jusqu’à ce jour, c’est grâce à l’apport de tous. Après avoir rappelé les différentes éditions qui ont marqué ce festival qui a été lancé le 28 juin 2015, il a affirmé que le festival fera date dans l’histoire de la sape à travers le monde. « A l’image d’un enfant qui naît, le festival grandira », a rassuré le promoteur en invitant les sapeurs à célébrer l’événement à l’unisson. C’est un vecteur de l’unité nationale et du vivre-ensemble. Il a insisté en indiquant que « la rumba et la sape sont indissociables car les deux reflètent notre identité. Personne ne pourra nous la retirer ». En effet, le festival de la sape ne fait pas de différence entre les genres et les générations. Ainsi, les organisateurs pensent à trouver un élément d’appui pour créer un cadre de réflexion pouvant faire d’elle ce que l’Unesco a fait de la rumba en l’inscrivant à son patrimoine immatériel. Par ailleurs, Marcel Ganongo a remis des trophées de reconnaissance à des sapeurs venus d’autres pays et du Congo : Francis Mbélé de la RCA, Innocent Douleur du Cameroun, Gasta Ouomo, Maxime Pivo pour avoir créé sa ligne vestimentaire, Brigitte Madiata et Nono de Mputu. Cette dernière a reçu un costume et une bouteille de parfum. Il a saisi cette opportunité pour honorer le vieux Francos. Il lui a remis à son tour, entre autres articles, un costume croisé, une chemise, un ensemble cravate et une chaussure de haute gamme y compris une canne démontable. Pour clore cette célébration, les associations des sapeurs ont défilé en mode diatance. Ils se sont donné rendez-vous pour l’année prochaine à Bacongo, le 2e arrondissement de Brazzaville reconnu comme l’un des premiers fiefs de la sape à côté du 3e, Poto-Poto. Achille Tchikabaka Légendes et crédits photo :1- Marcel Ganongo délivrant son discours lors du festival/DR
2- Parade des sapeurs/DR
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