Musique : Ponton Miziki se conjugue aussi au féminin.

Jeudi 24 Août 2023 - 19:39

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La fine fleur de la gent féminine de la ville océane vous donne rendez-vous sur la plage. A Pointe-Noire, ce n’est pas que l’on ait l’esprit de clocher ou encore que l’on soit ultra-féministe mais quand même. On aime bien l’idée ! 

Certes Ponton Miziki est un festival international, et de penser, entre autres, à Youssoupha ou encore Suspect 95 ; certes les artistes brazzavillois y sont représentés, et de penser là encore, et entre autres, à Zao ou Les Bantous de la Capitale ; certes les artistes de Pointe-Noire y ont aussi leur place, et de penser encore et toujours, et entre autres, à Mack Toob ou Conquering Lions ; Mais si on parlait des femmes, un genre majoritairement sous-représenté dans la musique congolaise ? Sans vouloir tomber dans l’ultra-féminisme, on ne peut que noter la bonne idée de Ponton Miziki de nous livrer à l’affiche un remarquable « cinq majeur » de dames tout droit venu de la ville océane.  Ainsi, Spirita Nanda, Tyty Meuf à Part, Zina Hope, Berléa Bilem et Queen Dorcelle joueront à la plage de la Côte Sauvage, en quelque sorte à domicile, le 31 septembre et 1er octobre, lors de la première édition de ce festival riche par son éclectisme musical. Ce « cinq majeur », souvent moins exposé médiatiquement que les artistes résidant à la capitale, là où la culture bat régulièrement son plein, nous enseigne que l’égalité des genres peut faire loi, où qu’elle soit, y compris dans les politique culturelles. A ces cinq artistes représentant assurément la fine fleur de la gent féminine de Ponton la Belle, on aurait pu du reste y ajouter Cilia Jules qui, dans son actualité, se distingue par son brillant parcours à The Voice Africa.  Bref.

Découvrons nos cinq « régionales de l’étape »  à commencer par Spirita Nanda, celle que l’on appelle la Mama ou la Diva et qu’on pourrait encore appeler la Daronne tant sa carrière lancée en 2015 témoigne de l’immensité de son parcours. Presque une envie d’écrire que sa carrière et sa discographie ne peuvent être que plus parlantes que ces quelques lignes pour une artiste qui s’apprête à sortir  un double album  « Evolution Révolution ». A l’opposé, Tyty Meuf à Part, est la plus jeune ; aucun single à son actif, révélée au grand public en mai 2022 en trois chansons seulement et... une pure découverte ! Une sorte de talent inné qui s’annonce déjà comme la bonne surprise de ce festival ! Zina Hope, brise quant à elle les codes de la musique majoritairement entendue au Congo, ce qui fait d’elle une artiste singulière. Entre fraicheur et énergie, elle cultive sa différence sur fond de riffs de guitares distordues dans un style pop rock qui s’annonce déjà comme une tempête sur la plage. Tantôt à l’ombre, tantôt à la lumière, Berléa Bilem navigue entre musique chrétienne et afro soul mais, lorsqu’elle sort de sa boite, c’est toujours pour nous éblouir d’une voix qui est sans doute l’une des plus belles du Congo. Une carrière commencée au plus jeune âge et qui ne s’est jamais distendue au fil du temps ! De Queen Dorcelle, à force de cabarets,  on pourrait dire qu’elle est la reine des nuits ponténégrines, en vérité elle est bien plus que ça. Après une pause de deux années, elle fera au festival son come back pour nous livrer une partie de son album « Phoenix » et apporter la preuve, s’il le fallait, que la scène est son royaume ! 

Voilà pour nos cinq « régionales de l’étape » et si vous en redemandez encore en matière de gent féminine qu’à cela ne tienne, DJ Miss Mak nous viendra du Sénégal après être déjà partie à l’assaut de Paris, Marseille, New York, Montréal ou encore de Dakar où elle vit actuellement.  Les clubbers apprécieront l’électro, l’afro house ou encore l’amapiano que cette DJ distillera sur ses platines ! Vous avez dit égalité des genres ? Y compris dans le turntablism ? Bien voilà, nous y sommes !

 

 

 

Philppe Edouard

Légendes et crédits photo : 

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