Guéorguy Tchépik: les bases de la relation entre le Congo et la Russie sont solides

Les Dépêches de Brazzaville(LDB) : Le deuxième sommet Russie-Afrique tenu du 27 au 28 juillet à Saint-Pétersbourg a jeté les bases du renforcement de la coopération russo-congolaise. Pouvez-vous nous parler des accords qui ont été signés entre les deux pays ?

Guéorguy Tchépik (GT) : Le deuxième sommet et le Forum économique et humanitaire Russie – Afrique, qui ont eu lieu à Saint-Pétersbourg à la fin du mois de juillet, ont marqué une étape importante des relations entre la Russie et le continent africain. La quasi-totalité des pays de l’Afrique y ont pris part. 17 pays ont été représentés par les chefs d’Etat et de gouvernement. Plusieurs rencontres multilatérales ont été organisées en deux jours. En dehors de cet aspect, le président de la Russie, Vladimir Poutine, a rencontré dans le format bilatéral tous ses homologues qui ont fait le déplacement à Saint-Pétersbourg.

En ce qui concerne le volet Russie-Congo, je reste optimiste. Les bases de cette coopération sont déjà très solides. De ce fait, nous avons préparé à la signature toute une série de documents dont le mémorandum d’entente interministériel en matière de construction de l’urbanisme et de l’habitat ; le mémorandum d’entente dans le secteur de l’énergie entre le ministère de l’Énergie et de l’hydraulique du Congo et la SARL « Inter RAO – export » ; l’accord entre la structure chargée de la protection des droits des consommateurs du gouvernement de Moscou et l’Agence congolaise des investissements.

Le président de la République du Congo, Denis Sassou N’Guesso, a reçu les chefs des grandes entreprises russes qui sont intéressés par des projets au Congo. Le ministre des Hydrocarbures, Bruno Jean Richard Itoua, le ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, Valentin Ngobo, et le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation technologique, Édith Delphine Emmanuel, ont rencontré des professionnels des secteurs appropriés.

L’autre secteur prometteur de la coopération entre nos deux pays est la médecine. En marge du Forum il a été signé un mémorandum d’entente en matière de coopération sanitaire et antiépidémique entre le ministère de la santé et de la population du Congo et l’Agence fédérale russe Rospotrebnadzor, ainsi que la feuille de route de coopération en matière de santé entre les deux ministères de la Santé russe et congolais.

Dans le domaine des médias, à Saint-Pétersbourg, l’agence russe ITAR-TASS a signé un accord de coopération avec l’Agence congolaise d’information (ACI) ; puis un mémorandum sur les échanges de dépêches d’information avec l’Agence d’information de l’Afrique Centrale (ADIAC). Au niveau des régions de nos deux pays on a vu la signature d’un accord de jumelage entre les villes de Nijni Novgorod (Russie) et Brazzaville (Congo).

LDB : En raison du climat international toujours tendu du fait de la guerre en Ukraine et des implications de ce conflit, pensez-vous que ces accords seront mis en œuvre sans difficultés ?

G.T : le succès de la coopération bilatérale dépend toujours de la synergie et des efforts conjoints des deux parties. Nous avons un long chemin à parcourir ensemble pour atteindre un bon résultat. Ce partenariat multiforme avec la Russie doit sans doute contribuer au développement continu du Congo et au bien-être de sa population.

J’ai toujours souligné que les liens de la Russie avec les pays de l’Afrique portent un caractère historique, et notre présence en Afrique ne vise pas à nuire les intérêts de pays tiers. L’Afrique a besoin de tous les partenaires. Malgré les obstacles divers qui entravent l’action de la Russie sur le continent, notre pays remplira ses engagements dans le cadre du partenariat avec les pays de l’Afrique, y compris avec le Congo. J’ai déjà signalé que la médecine et la protection antiépidémique comptent parmi les secteurs clés de cette coopération. Dans ce contexte, la Russie a réagi sans délai à la demande de la partie congolaise d’accorder une assistance pour mettre fin à une situation épidémique à Dolisie dans le département du Niari. A cet effet une équipe de l’Agence fédérale russe (Rospotrebnadzor) a été dépêchée sur place. Un laboratoire mobile a été déployé sur le terrain. Lors de cette mission au mois d’août, les experts russes ont effectué des recherches, identifié les sources de propagation des infections, accordé une assistance consultative, méthodologique et pratique aux médecins congolais. Des équipements et du matériel professionnel ont été transférés à la partie congolaise en guise de don. Cette action confirme encore une fois que la Russie est un partenaire solide du Congo qui est toujours prêt à accorder un soutien à ce peuple frère.