Parc des Virunga : Soco annonce l’arrêt prochain de ses opérationsMercredi 11 Juin 2014 - 14:26 La compagnie pétrolière a pris l’engagement de ne pas faire de forage dans cette aire protégée et de rester en dehors de tous les autres sites inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco. Le Fonds mondial de la nature (WWF) s’est réjoui, le 11 juin, de l’engagement de la compagnie pétrolière britannique Soco à cesser toute opération pétrolière au sein du parc national des Virunga. Par ailleurs, cette entreprise s’est également engagée à rester en dehors de tous les autres sites inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco. Pour le WWF, cette décision constitue également un message important pour d’autres sociétés pétrolières qui envisageraient l’exploitation du pétrole dans d’autres sites du patrimoine mondial. « Nous devons maintenant élargir cet effort et travailler avec les gouvernements et les entreprises du monde entier pour éliminer les pressions croissantes qui mettent ces sites du patrimoine mondial en péril », a souligné le directeur du programme de conservation du WWF dans le bassin du Congo, Marc Languy. Selon cette résolution de Soco, qui est également annoncée le 11 juin, cette société se retirera des Virunga après avoir terminé ses activités opérationnelles en cours. Ces dernières comprennent la prospection sismique sur le lac Édouard. Dans ses engagements, la société pétrolière promet de ne pas réaliser de forage pour le pétrole dans le parc, une activité qui pourrait causer de graves dommages environnementaux, ni à faire sous-traiter de tels travaux. Promotion des bonnes pratiques Pour Marc Languy, cette décision est une très bonne nouvelle pour la promotion des bonnes pratiques dans le secteur privé en RDC et dans la région. Ce retrait annoncé de Soco est le résultat des pressions nationales et internationales contre l’exploration et la production du pétrole dans le bloc 5 du rift albertin, pourtant autorisées par décret présidentiel depuis juin 2010. Cet engagement sans relâche de la société civile, des représentants de l’administration congolaise et des ONG locales et internationales dont le WWF visait à aider à éliminer la menace la plus immédiate sur le parc des Virunga. Le WWF, note-t-on, qui est présent à Goma et dans les Virunga depuis 1987, appuie l’Institut congolais pour la conservation de la nature, la société civile et le gouvernement congolais dans la conservation, la gestion durable des ressources naturelles et les actions de développement qui bénéficient directement aux populations locales. Le Fonds mène une campagne pour promouvoir le développement durable comme alternative à l’exploitation pétrolière dans le parc des Virunga, le plus ancien d’Afrique, « site des activités d’exploration pétrolière controversées de Soco ». Plus de cinq cent mille familles dépendent du lac Édouard qui leur assure à la fois source de revenus, de nourriture et d’eau potable. Dans un rapport indépendant commandé par le WWF, les chercheurs ont évalué que le parc pourrait apporter plusieurs centaines de millions de dollars par an grâce à des activités comme l’écotourisme, la pêche ou la production d’électricité. « Le parc des Virunga est une source d’espoir pour le peuple de la RDC. Comme dans d’autres pays d’Afrique, avec des investissements adéquats, ce parc peut devenir le moteur d’un développement économique durable bénéficiant, en premier lieu, aux communautés mais aussi à toute la province du Nord-Kivu », a déclaré le directeur national du WWF en RDC, Raymond Lumbuenamo. À l’en croire, avec l’arrêt prochain des opérations d’exploration pétrolière, les fortes tensions observées ces derniers mois s’apaiseront et permettront le retour à un contexte propice à un dialogue constructif. « Nous comptons sur le gouvernement congolais pour réaffirmer son engagement à préserver ce site à la valeur mondiale exceptionnelle, en annulant toutes les concessions pétrolières qui le recouvrent », a-t-il souligné. Les Virunga, rappelle-t-on, ce sont plus de deux mille espèces végétales, plus de deux cents espèces de mammifères et plus de sept cents espèces d’oiseaux. Mais, insiste-t-on, ceux qui lui donnent sa renommée internationale, ce sont les deux cents gorilles des montagnes, en voie d’extinction. Lucien Dianzenza Légendes et crédits photo : Une affiche de la lutte menée contre les activités de Soco dans les Virunga |