Recherche scientifique : des travaux pouvant conduire au vaccin contre la Shigellose

Samedi 4 Novembre 2023 - 12:54

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« L’étude approfondie du biosurfactant pourrait donc représenter une approche thérapeutique intéressante dans la recherche et l’élaboration d’un vaccin contre la Shigellose », a expliqué le Dr Duchel Kinouani Kinavouidi, lors de sa soutenance de thèse de doctorat unique à l’Université Marien-Ngouabi sur le thème« Pathogénicité des souches de Shigella par la production des biosurfactants ».

Les résultats de recherche du Dr Duchel Kinouani Kinavouidi sur la « Pathogénicité des souches de Shigella par la production des biosurfactants » ont permis de montrer que les bactéries du genre Shigella orchestrent leur pathogénicité en secrétant des biosurfactants qui leur permettent d’envahir les cellules épithéliales et de provoquer un mécanisme inflammatoire important. Seulement, les travaux de recherche approfondis sur la problématique peuvent conduire à la mise en place d’un vaccin contre la Shigellose.

« Le Congo regorge beaucoup de jeunes dans les facultés et écoles capables de réaliser de grandes choses en matière de recherche scientifique. Il leur faut un accompagnement, notamment sur la plan financier », a fait savoir le Pr Aimé Christian Kayath qui a conjointement dirigé les travaux de recherche de cette thèse avec le Pr Etienne Nguimbi. Par ailleurs, le Pr Aimé Christian Kayath a appelé l’ensemble des sachants à mettre leurs compétences scientifiques au service de la République.

Visiblement, les travaux de recherche du Dr Duchel Kinouani Kinavouidi sur la « Pathogénicité des souches de Shigella par la production des biosurfactants » sont tombés à pic, car en juillet 2023 une épidémie de Shigellose s’était déclarée à Dolisie dans le département du Niari. Cette épidémie a été maîtrisée grâce à une coordination gouvernementale incluant le Laboratoire national de santé publique et les chercheurs du Laboratoire de microbiologie appliquée et de biologie moléculaire de l’Institut national de recherche en sciences exactes et naturelles (Irsen) dirigé par le Pr Aimé Christian Kayath qui avait débuté avec les recherches sur les bactéries de nature Shigella depuis 2016 avec à la clé une thèse de doctorat sur les mêmes bactéries à l’université de Liège en Belgique.

Il convient de préciser que la Shigellose ou dysenterie bacillaire est une maladie infectieuse d'origine bactérienne dont les sero-groupes des bactéries responsables sont géographiquement repartis dans le monde en Shigella dysenterae, Shigella flexneri, Shigella boydii et Shigella sonnei. L’espèce la plus retrouvée en Afrique, notamment au Congo, est Shigella flexneri.

La shigellose est caractérisée par une gastro-entérite aiguë, dont les selles sont habituellement accompagnées de sang et de mucus, causés par des abcès des parois intestinales et des nécroses cellulaires, provoqués par l'envahissement de ces bactéries. L’incubation est de deux à quatre jours. Il suffit de dix à cent bactéries pour déclencher la maladie dont la contamination est oro-fécale.

En rappel, le laboratoire de microbiologie et biologie moléculaire de l’Irsen forme chaque année environ huit étudiants en année de master. De 2016 à nos jours, cinq thèses de doctorats ont été soutenues. Ces statistiques grandissantes appellent les pouvoirs publics à poursuivre des efforts dans l’amélioration des conditions de travail, notamment à propos des infrastructures et l’acquisition du matériel de pointe.  

 

Rominique Makaya

Légendes et crédits photo : 

Le Dr Duchel Kinouani Kinavouidi présentant les résultats de ses travaux de recherche

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