Catastrophe en Libye : Amnesty dénonce l’absence d’enquêtes sur les responsabilités

Amnesty a dénoncé l’insuffisance des mises en garde et les consignes contradictoires émises par les autorités avant le passage de la tempête Daniel. « Certains officiers de haut rang, dont le directeur de la sécurité, ont demandé à la population de respecter totalement le protocole de précaution en vigueur dans la ville, tandis que dans d'autres régions, les autorités ont appelé la population à évacuer », a indiqué l'organisation.

Ainsi,  « les gens étaient vraiment perdus », a expliqué Bassam al-Kantar, chercheur sur la Libye à Amnesty, ajoutant : « Et ceux qui ont évacué les zones proches de la mer se sont déplacés vers des endroits qui ont été les plus touchés ».

Si 13 000 personnes touchées par la catastrophe ont été indemnisées, l’ONG pointe le manque d’équité dans l’accès au secours et aux indemnisations financières. Certaines familles de déplacés, des réfugiés et des migrants, en ont ainsi été exclues. « Ils n'ont jamais reçu aucune compensation », tance Bassam al-Kantar.

« Le gouvernement de l'Est a déclaré qu'il avait mis sur pied un comité deux semaines après la catastrophe pour permettre une évaluation complète des étrangers qui ont été affectés par les flots. Mais cinq mois après la création de ce comité, rien n’a été fait », ajoute-t-il.

Selon Amnesty, il est impossible aujourd’hui d’émettre la moindre critique sur la façon dont les autorités ont géré la crise. L’ONG dénonce en parallèle l’absence d’enquêtes sur les responsabilités des fonctionnaires, commandants de haut rang et membres de groupes armés puissants.

Rappelons qu’il y a six mois jour pour jour, la ville de Derna, en Libye, était submergée par les eaux après la rupture de deux barrages provoquée par la tempête Daniel. Le bilan de la catastrophe s’élevait à plus de 4 300 morts, des milliers de disparus et près de 45 000 déplacés.