Interview. Gildas Patrick Mamono: « La MAAC est une maison qui existe depuis 1962 »

Jeudi 10 Avril 2025 - 22:20

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La Manufacture d’art et artisanat congolais (MAAC) est une structure spécialisée dans la fabrication et la commercialisation de pièces en poterie céramique. Créée en 1962, elle relève du ministère de l' Industrielle culturelle, touristique, artistique et des Loisirs. À partir de l’argile, la MAAC produit diverses pièces qui sont présentées lors des foires, expositions, conférences, ou vendues directement sur place. Dans cet entretien, Gildas Patrick Mamono, chef de service production, évoque le rôle de la MAAC dans la formation à la poterie-céramique.

 

Les Dépêches du Bassin du Congo (L.D.B.C.) : Pouvez-vous nous parler de la céramique ?

Gildas Patrick Mamono (G.P.M.) : La céramique regroupe l’ensemble des activités industrielles liées au traitement de l’argile, depuis sa préparation jusqu’à son façonnage. Une fois les produits réalisés, nous les commercialisons à travers des expositions, des foires, ou à l’occasion de conférences. À la MAAC, nous disposons également d’une galerie de vente, bien qu’elle ne soit pas encore très visible. C’est pourquoi nous organisons régulièrement des expositions dans la cour de la MAAC pour mieux faire connaître notre travail.

L.D.B.C. : Comment vous procurez-vous l’argile, votre matière première ?

G.P.M. : La MAAC existe depuis 1962. À l’époque, elle était située juste derrière la présidence de la République, à l’endroit où se trouve aujourd’hui le Pont du 15 août 1960. Le gisement d’argile se trouvait à proximité. Mais depuis que la zone est devenue interdite, nous devons désormais nous approvisionner sur l’île de Loubassa, située à environ 80 km de Brazzaville, vers l’île Mbamou.

L.D.B.C. : Cela représente-t-il un coût en terme de transport ?

G.P.M. : Oui, bien sûr. Il faut compter un double transport : de l’île Mbamou à Brazzaville, nous utilisons des pirogues ou des bateaux. Ensuite, du port ATC, à partir de Yoro, nous transportons l’argile jusqu’à la MAAC en véhicule.

L.D.B.C. : Dans quel état trouvez-vous l’argile à votre arrivée ?

G.P.M. : L’état de l’argile dépend du gisement. Par exemple, sur l’île de Loubassa, l’argile se trouve au bord du fleuve, elle est donc naturellement humide. Une fois transportée, quelle que soit son origine, nous la traitons sur place. L’argile est d’abord séchée, puis nous passons à l’étape de la préparation, qui comprend le tamisage.

L.D.B.C. : Vous avez récemment reçu un four électrique de la part de la ministre de l’Industrie culturelle, touristique, artistique et des Loisirs. Que pouvez-vous nous en dire ?

G.P.M. : C’est une très grande satisfaction pour la MAAC. Ce nouveau four, d’une grande capacité et de qualité professionnelle, nous permet d’augmenter notre production et de cuire une quantité plus importante de pièces. Avant, nous n’avions qu’un petit four, ce qui limitait notre rendement et la variété des produits céramiques que nous pouvions fabriquer. Avec ce nouvel équipement, nous pouvons désormais produire de la terre cuite, de la faïence, du grès et même de la porcelaine.

L.D.B.C. : Recevez-vous des personnes intéressées par une formation en poterie-céramique ?

G.P.M. : Oui, tout à fait. La MAAC propose plusieurs modules de formation. Nous offrons une formation initiale destinée à ceux qui n'ont aucune connaissance préalable en céramique, et que nous formons de A à Z. Nous accueillons des enfants à partir de 6 ans. Il y a aussi des formations pour les jeunes en général : au lieu de rester à la maison, ils peuvent venir chez nous apprendre un métier. Certains élèves de l’École nationale des beaux-arts viennent également approfondir leur pratique de la poterie et de la céramique. Enfin, nous recevons aussi des professionnels en activité qui souhaitent se perfectionner dans certains domaines spécifiques.

 

Propos recueillis Achille Tchikabaka

Légendes et crédits photo : 

Gildas Patrick Mamono/ DR

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