Interview. Borel Hermann Leyono: « Nous travaillons pour que demain soit meilleur qu’aujourd’hui »

Vendredi 18 Avril 2025 - 10:11

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Le Réseau des journalistes congolais pour la promotion et l’émulation du citoyen (RJCPEC) a décerné un diplôme d’honneur à Borel Hermann Leyono, directeur de l’Environnement et de la Propreté de la ville de Brazzaville, pour le travail accompli par sa direction dans l’assainissement de la ville, suite à la fermeture de la société Averda. Dans cette interview, il évoque les défis de la gestion des déchets à Brazzaville et les perspectives d’amélioration pour l’avenir. Entretien.

Les Dépêches du Bassin du Congo (L.D.B.C.) : Vous avez été honoré par le RJCPC,  que ressentez-vous ?

Borel Hermann Lenoyo (B.H.L.) : C’est un immense honneur d’être reconnu par le RJCPEC. Ces hommes et ces femmes nous ont vus dans l’ombre, et aujourd’hui, ils nous honorent publiquement. Cela m’apporte une grande satisfaction. Beaucoup ignorent les efforts fournis et critiquent parfois notre travail. Mais être reconnu par des journalistes, des acteurs des médias, est une forme de gratification qui nous touche profondément.

L.D.B.C. : Quelles sont les missions du directeur de l’Environnement et de la Propreté de la ville de Brazzaville ?
B.H.L : Mes missions, telles que définies par le maire de Brazzaville, sont multiples. Elles consistent principalement à garantir un environnement sain pour la population de la ville, à veiller à l’application des délibérations et des textes réglementaires en matière d’environnement, à gérer les espaces verts et à élaborer des stratégies pour la collecte et la gestion des déchets. En outre, nous avons un rôle de surveillance, notamment en ce qui concerne les infractions liées à l’insalubrité. Il nous revient aussi de sensibiliser la population à la nécessité d’un environnement propre et de vulgariser les textes législatifs et réglementaires en matière d’environnement.

L.D.B.C. : Depuis la cessation des activités d’Averda, la ville semble laissée à elle-même, avec des tas de déchets dans plusieurs coins. Comment gérez-vous cette situation ?
B.H.L.
: La gestion des déchets est effectivement un défi majeur pour la ville de Brazzaville en ce moment. Nous faisons de notre mieux pour assainir la ville, en enlevant quotidiennement les dépotoirs qui apparaissent dans les rues, souvent créés par des ouvriers du secteur. Il est important de rappeler qu’Averda travaillait en collaboration avec des opérateurs de pré-collecte. Cette société avait installé des bacs le long des artères de la ville, et les opérateurs de pré-collecte étaient responsables de la collecte des déchets auprès des ménages pour les déposer dans ces bacs. Les camions d’Averda venaient ensuite les évacuer. Aujourd’hui, cette société n’est plus là, et le modèle qui fonctionnait depuis plus de sept ans a été brusquement arrêté. Nous avons pris le relais et continuons à faire notre travail, même avec des moyens plus limités. Cependant, il est difficile pour la population de comprendre qu’il est important de ne pas jeter les déchets n’importe où. Beaucoup de gens considèrent que l’État est seul responsable de la gestion des déchets, mais en réalité, c’est une responsabilité collective. Chaque citoyen a un rôle à jouer dans l’assainissement de la ville.

L.D.B.C. : Peut-on espérer un meilleur avenir pour la gestion des déchets avec l’arrivée d’une nouvelle société ?
B.H.L. : Oui, nous travaillons activement sur cette question pour que la situation s’améliore. Nous mettons tout en œuvre pour qu’un avenir plus propre et mieux géré soit à portée de main pour Brazzaville. Nous sommes en train de travailler sur la mise en place de solutions durables et adaptées aux besoins de la ville.

L.D.B.C.: Un dernier mot pour la population de Brazzaville ?
B.H.L. : Je tiens à rappeler à la population l’importance de bien gérer les déchets. Nous appelons les opérateurs de pré-collecte à respecter les horaires de passage des camions, car il est souvent constaté qu’après leur passage, certains continuent à jeter des déchets dans les rues. Cela donne l’impression que nous ne travaillons pas correctement pour évacuer les déchets, alors qu’en réalité, un travail considérable est effectué, surtout la nuit, pour maintenir la ville propre. Chacun de nous doit prendre conscience de son rôle dans la gestion des déchets et contribuer à un environnement plus sain.

Propos recueillis par Achille Tchikabaka

Légendes et crédits photo : 

Borel Hermann Lenoyo / DR

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