Parlons clair !

Oui ! Parlons clair au moment précis où les pays qui composent le Bassin du Congo mettent leur forces en commun, deux semaines durant, afin de tester leur capacité à protéger les peuples de cette partie du continent. Ce que nous demandons aux pays riches qui disent s’émouvoir des menaces pesant sur nous n’est pas de discourir à perte de vue, mais d’agir concrètement pour nous aider à mettre en place un système efficace de gestion des crises et aussi de s’abstenir d’intervenir de façon anarchique comme ils le firent en Libye où leur absence de discernement a semé le chaos dans toute la région du Sahel et menace maintenant l’Afrique centrale.

Ce que doit démontrer l’exercice militaire qui débute à Loango est la capacité de nos états-majors à coordonner, sur le terrain, l’action des unités venues des dix pays de la région. Militaires, policiers, gendarmes sont là pour prouver que la Force multinationale d’Afrique centrale (Fomac) est capable de gérer par elle-même les crises qui pourraient y surgir. S’ils y parviennent, ce qui est probable, la preuve sera faite sans discussion possible que les Africains ont bien la capacité de se protéger eux-mêmes contre les forces du mal qui tentent de les déstabiliser. 

Cette démonstration faite nous aurons les arguments qui nous manquent encore pour amener les pays riches à mettre la main à la poche afin de contribuer techniquement et financièrement à la mise en place du système de sécurité régional dont notre résident, Denis Sassou N’Guesso, s’est fait et depuis fort longtemps le plus ardent défenseur. S’il est vrai qu’il revient aux Africains de bâtir l’architecture de sécurité qui les mettra à l’abri des désordres qui frappent l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, il l’est tout autant, sinon plus, que l’Europe et les États-Unis ont tout à gagner à nous accompagner de façon concrète dans la tâche historique que nos dirigeants ont entrepris.

Dire haut et fort cette vérité en profitant de l’occasion que nous offrent les exercices militaires de Loango ne peut qu’amener ces puissances à prendre enfin la mesure de leurs responsabilités dans la quête d’un monde plus sûr qui est la nôtre aujourd’hui.