Italie: la loi sur l'obtention de la nationalité bientôt assouplie

Mardi 21 Octobre 2014 - 16:00

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 À travers cette innovation, le premier ministre italien,  Matteo Renzi vise à assouplir la loi sur la nationalité pour insuffler plus de justice dans le processus d'intégration.

Le débat est ancien : la classe politique italienne reste toujours divisée sur le choix à opérer en matière d’attribution de la nationalité. Loi du sang ou loi du sol ? Les deux critères sont en effet argumentés de façon différente. En règle  générale, la gauche a toujours soutenu qu’il n’y a aucune raison de transformer en parcours du combattant le processus de naturalisation pour les enfants nés en Italie de parents étrangers. C’est la loi du sol " ius soli " pour laquelle l’ancienne ministre de l’Intégration, l’Italo-congolaise, Cécile Kyenge Kashetu, s’était battue en vain.

On croyait la question irrémédiablement enterrée lorsque, en février dernier, l’actuel premier ministre Matteo Renzi, de gauche pourtant, n’a repris dans son gouvernement ni Cécile Kyenge, ni même l’intitulé novateur de son portefeuille de l’Intégration. Mais dimanche soir, il en a surpris plus d’un lorsqu’il a annoncé à la télévision (sur une chaine privée appartenant à Silvio Berlusconi, de droite) qu’il allait bientôt proposer une législation abrogeant la loi du sang "ius sanguinis" (être de père et de mère italiens) sur laquelle se fonde jusqu’ici l’attribution de la nationalité en Italie.

Cela se traduirait par le fait que tout enfant né en Italie deviendrait italien s’il y a fait au moins l’école primaire. On estime à 4 millions le nombre d’enfants dans cette situation. Et, pour encourager la natalité, M. Matteo Renzi a annoncé l’octroi de 80 euros, soit 52.400 F CFA mensuels pendant trois ans à toute femme donnant naissance à un enfant, si le foyer gagne moins de 90.000 euros (près de 59 millions de FCFA) par an. Le premier ministre semble donc reprendre à son compte le combat de Cécile Kyenge Kashetu élue entre-temps eurodéputée.

Lucien Mpama