Nigeria : Boko Haram continue de sévir malgré un accord avec le gouvernement

Mardi 28 Octobre 2014 - 16:15

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La secte islamiste du Nigeria continue de perpétrer des violences dans le pays. Une situation paradoxale qui risque de compromettre les pourparlers de Ndjamena  entre le gouvernement et Boko-Haram. Nombreux sont des spécialistes du terrorisme qui désapprouvent déjà la crédibilité de l’émissaire du groupe terroriste.

Les négociations entre les deux parties annoncées depuis la semaine dernière sont engagées en vue de la libération des 219 lycéennes enlevées au mois d’avril 2014. En poursuivant des attaques contre de paisibles citoyens et en procédant à des enlèvements, la secte islamiste Boko Haram serait, comme le souligne Human Rights Watch (HRW), « en train de donner du fil à retordre au gouvernement fédéral ». L’organisation des droits de l’Homme a, de ce fait dénoncé des rapts signalés dans une localité reculée du Nord-Est du Nigeria.  Elle a confirmé avoir enregistré 500 cas d’enlèvements dans la même région et un peu plus loin à la frontière avec le Cameroun. Human Rights Watch a par ailleurs averti les autorités du pays sur la stratégie militaire à employer pour une éventuelle libération des otages. Une enquête de cette ONG revèle que des personnes kidnappées sont positionnées en première ligne, lors des différentes attaques de la secte. « Aujourd’hui, selon toute vraisemblance, toutes ces femmes kidnappées se trouvent entre l’épaisse forêt de Sambisa dans l’État de Borno et les montagnes de Gwoza, frontière naturelle entre le Nigeria et le Cameroun », rapporte Human Rights Watch dans un communiqué. Pas plus longtemps que le week-end dernier, une attaque de Boko Haram, a fait 17 personnes tuées et 30 adolescents enlevés dans l'Etat de Borno. « Des insurgés (...) ont enlevé des jeunes, garçons et filles, dans notre région. Ils ont pris tous les garçons de 13 ans et plus (...) et toutes les filles de 11 ans et plus. Selon nos informations, 30 jeunes ont été enlevés ces deux derniers jours », a déclaré Alhaji Shettima Maina,  responsable du village Mafa. Conséquence, de nombreux habitants continuent de fuir les attaques islamistes incessantes en direction de Maiduguri, de peur d'être tués ou de perdre leurs enfants. Il faut dire que le village Mafa est situé à une cinquantaine de kilomètres de Maiduguri, la capitale de l'Etat de Borno, dans le nord-Est du Nigeria où sévit le groupe islamiste armé.

Faut-il encore parler de ce qui s’est passé quelques jours auparavant à Wagga et à Gwarta, deux villes de l'Etat de Borno toutes proches de Chibok, où près de 60 femmes et jeunes filles ont été enlevées. Quant à l’enlèvement des lycéennes de Chibok par la secte islamique Boko Haram, il a suscité et suscite encore une émotion et une mobilisation internationales.

 

 

Fiacre Kombo (stagiaire)