Justice : le Gouvernement appelé à agir vite pour que les magistrats mettent fin à la grèveMardi 4 Novembre 2014 - 17:30 Cette action devra passer, selon l’Association congolaise pour l’accès à la justice (Acaj), par des mesures urgentes pour améliorer les conditions socio-professionnelles des magistrats. Pour l’Acaj, la grève décrétée après une assemblée générale tenue le 3 novembre à Kinshasa à la Place du Cinquantenaire a déjà eu un impact négatif sur la protection des droits fondamentaux des citoyens à Kinshasa. « Les personnes en détention préventive dont le terme devait être régularisé ou qui devaient être remises en liberté; les victimes des violences sexuelles et des abus familiaux ainsi que les enfants victimes des maltraitances qui attendaient voir leurs causes être examinées aujourd’hui sont rentrés déçus car les cours et tribunaux ainsi que leurs parquets n’ont pas fonctionné », a déploré cette ONG dans un communiqué publié après ce constat. Le président de cette association, Mè Georges Kapiamba, a, par ailleurs, noté que les meilleures conditions socio-professionnelles des magistrats contribuent à la qualité et l’indépendance de la justice. « Nous condamnons avec fermeté la politique de clochardisation et de caporalisation des magistrats qu’applique actuellement le Gouvernement congolais dans le but de maintenir le pouvoir judiciaire sous sa dépendance », a-t-il déclaré. Alors que d’autre part, cette ONG recommande aux magistrats de continuer à presser le Gouvernement pour qu’il améliore leurs conditions de travail, et à faire alliance avec les ONG des droits de l’homme pour libérer la justice de l’emprise des pouvoirs exécutif et législatif ainsi que des groupes politiques, financiers et maffieux. « Nous encourageons tous les magistrats à s’engager dans la revendication ferme de leurs droits et à combattre la corruption et le trafic d’influence qui minent gravement l’administration de la justice et la protection des droits et libertés individuels des citoyens », a ajouté Mè Georges Kapiamba. Appuyant cette position de l’ONG, le chargé de monitoring et plaidoyer judiciaire à l’Acaj, Me Roger Dinanga, a, en effet, souligné que les parlementaires ont la responsabilité politique et sociale de s’assurer, à l’occasion de l’adoption du budget de l’exercice 2015, que l’amélioration des conditions socio-professionnelles des magistrats est prise en compte par notamment la révision à la hausse de leurs salaires. Il est rappelé que plus de trois-cents magistrats civils et militaires ont décrété la cessation de travail jusqu’à ce que le Gouvernement exécute ses engagements pris le 17 septembre 2011 consistant notamment à ce que le moins gradué perçoive le salaire de mille six cents dollars américains par mois. Ils promettent de continuer cette grève et de l’étendre à toutes les provinces. Lucien Dianzenza Légendes et crédits photo :Photo: des magistrats congolais lors d'une manifestation devant la primature. |