Opinion

  • Éditorial

Apprenti-sorcier

Mardi 2 Décembre 2014 - 11:50

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N’attachons pas plus d’importance qu’ils ne le méritent aux propos que le Président français, François Hollande, a tenus lors du sommet de la Francophonie à Dakar ce week-end. Émanant d’un homme d’État dont l’impopularité atteint un sommet historique, qui laisse son pays s’enfoncer dans une crise économique et sociale aux conséquences dramatiques, qui tente désespérément de survivre en multipliant les apparitions sur la scène internationale, ces propos s’apparentent plus à un cri de désespoir qu’à un sermon sur la bonne gouvernance.

Arrêtons-nous en revanche, et pour la deuxième fois en quelques jours, sur le danger extrême que la France court lorsqu’elle laisse sa plus haute autorité s’en prendre à ses alliés les plus sûrs, les plus fidèles, les plus engagés à ses côtés. Car c’est bien de cela qu’il s’agit aujourd’hui, même si l’Élysée et le Quai d’Orsay se défendent de toute ingérence dans les affaires intérieures des pays africains.

Quitte à mettre une nouvelle fois les pieds dans le plat, rappelons à François Hollande que la France, si elle n’est pas soutenue par les pays africains ne pèse plus grand-chose sur la scène internationale. Face aux géants que sont les États-Unis, la Chine, l’Inde ou la Russie, elle serait un nain politique et stratégique si ses partenaires historiques venaient à se détourner d’elle. La preuve en est l’aide qu’elle ne cesse de solliciter de pays comme le nôtre pour restaurer la paix dans différentes parties de l’Afrique.

En laissant des organisations non gouvernementales au financement et aux desseins plus que douteux attaquer les dirigeants de ces mêmes pays, en réduisant comme peau de chagrin l’aide qu’ils sollicitent afin d’accélérer la marche de leur peuple vers l’émergence, en tenant des discours aussi nobles que vides de sens sur la protection de l’environnement, en rejetant toute idée d’adaptation des institutions africaines aux réalités du temps présent, François Hollande crée les conditions d’une rupture que la France paiera au prix fort. Il se conduit comme un apprenti-sorcier.

La preuve vient de nous en être administrée à Dakar où le Président français n’a pas agi comme il l’aurait dû afin que le secrétariat général de l’Organisation internationale de la francophone revienne très logiquement à un Africain.

 

Les Dépêches de Brazzaville

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