Urbanisme et habitat : l’exigence de doter le pays d’un plan d’aménagement du territoire réaffirmée

Samedi 20 Décembre 2014 - 14:15

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Pour sa première sortie en tant que membre du gouvernement de cohésion nationale, Omer Egwake Ya Ngembe a préféré conférer, le 19 décembre, à Notre-Dame-de-Fatima avec les cadres et agents de son ministère autour des questions liées à son fonctionnement.

Pendant plus d’une heure, le personnel administratif a fait part au nouveau ministre des difficultés auxquelles il se bute dans l’exercice de ses fonctions. Séance tenante, des recommandations ont été faites. Directeurs, chefs de service et de division, cadres et agents, supérieurs comme subalternes, se sont livrés à cœur joie à cette dialectique enrichissante sur fond d’une réelle introspection que requiert l’état actuel du ministère de l’Aménagement du territoire, Urbanisme et Habitat(ATUH).

Les mots du ministre étaient ceux d’apaisement, de conciliation et d’abnégation au travail et à l’unisson. « Je vous promets qu’avec l’aide de Dieu, nous allons travailler la main dans la main car sans votre appui, je ne saurai rien faire », a déclaré Omer Egwake visiblement ému par l’intérêt porté envers sa personne par un personnel administratif qui attend beaucoup de son avènement. D’emblée, il a nuancé n’être qu’un humain avec ses qualités et ses défauts tout en invitant ses collaborateurs à ne pas lui tenir rigueur en cas d’éventuel dérapage et de s’employer plutôt à le remettre sur les rails. C’est sous le signe de la proximité que le nouveau ministre place son mandat en insistant sur le dialogue constant devant caractériser sa gestion. Omer Egwake veut innover dans le style en allant à l’écoute de ses collaborateurs dans une communion de cœur et d’esprit de sorte à booster l’image du ministère de l’Urbanisme et Habitat qualifié, à tort ou  raison, de canard boiteux. « Je me battrai pour vous jusqu’à la dernière énergie pour que vous puissiez récupérer ce que vous avez perdu », a-t-il déclaré tout en exhortant ses interlocuteurs à lui rendre l‘ascenseur en faisant de même pour lui.   

Ces mots introductifs du ministre ont été précédés par l’allocution de circonstance prononcée par la secrétaire générale du ministère qui en a profité pour brosser un état des lieux. Dans son speech, elle a égrené un certain nombre des difficultés auxquelles est confronté le ministère notamment l’obsolescence du Code organique datant de 2007, l’insuffisance de la logistique, l’absence d’un cadre légal de planification du secteur, la spoliation du domaine privé de l’État, etc. Au nombre des priorités, elle a plaidé, entre autres, pour la mise à niveau des agents et cadres par une formation permanente, l’acquisition d’un charroi automobile pour assurer le transport du personnel, la vulgarisation des reformes entreprises, la mise en place d’une loi-cadre de l’Aménagement du territoire, Urbanisme et Habitat, la production des logements sociaux, la création d’une banque de l’habitat, etc.

Plusieurs sujets ont été évoqués lors de l’échange qui s’en est suivi. Quelques propositions ont été faites par les intervenants qui ont notamment plaidé pour que leur ministère cesse de fonctionner comme une structure d’appoint à d’autres ministères et qu’il joue effectivement son rôle régulateur de la gestion spatiale du territoire national. La nécessité d’élaborer un plan d’aménagement en impliquant tous les autres secteurs de la vie nationale a été réaffirmée autant que celle liée à la revisitation de l’arrêté portant autorisation de bâtir muée en un fond de commerce. De la restauration des frais techniques à l’augmentation des primes en passant par la réhabilitation des cadres techniques suspendus et la surséance d’arrêtés maffieux pris antérieurement, tout a été passé au peigne fin lors des discussions. Des échanges d’une grande intensité ayant viré parfois à l’énervement ont caractérisé cette première activité du ministère sous la houlette d’Egwake Ya Ngembe qui tend, d’ores et déjà, à se démarquer de ses prédécesseurs par le style et la philosophie de travail.

Concluant le débat, Omer Egwake s’est engagé à satisfaire, à la mesure de ses moyens, aux desiderata du personnel administratif à court, moyen et long terme. Il a assuré qu’il travaillera avec ceux qui connaissent mieux le ministère et qu’il ne cédera pas à la moindre distraction durant son mandat.                  

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Le ministre de l'ATUH Omer Egwake