Conjoncture : faiblesse des cours pétroliers en 2015

Jeudi 8 Janvier 2015 - 13:45

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Dans sa dernière édition de « Perspectives économiques mondiales », la Banque mondiale (BM) juge très probable la persistance de la tendance baissière tout au long de l’exercice en cours, à cause de certains facteurs dont le plus déterminant semble être lié à l’offre. 

L’institution de Breton Wood reste très prudente sur cette projection. En effet, a-t-elle soutenu, il est difficile à l’heure actuelle de déterminer l’influence respective des diverses forces à l’origine de la récente chute des cours pétroliers, même si l’offre y a joué un rôle prépondérant. En dehors des années de hausses imprévues de l’offre de pétrole et des baisses inattendues de la demande, d'autres facteurs liés au fléchissement des cours pétroliers y ont contribué à leur tour, notamment l’atténuation des risques géopolitiques dans certaines régions du monde, la modification sensible des objectifs stratégiques de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et la hausse du dollar américain.

Dans son analyse, la BM reste convaincue des avantages substantiels de cette baisse sur les pays importateurs de pétrole si et seulement si cette tendance s’accompagnait d’une accélération de la croissance mondiale. C’est d’ailleurs la conclusion de son analyse de la baisse des prix des produits pétroliers.  

En 2015, cette faiblesse envisagée devra conduire nécessairement à des rééquilibrages des revenus réels au détriment des pays exportateurs de pétrole et au profit des pays importateurs. Pour la deuxième catégorie concernée, beaucoup de ces pays importateurs de pétrole devront s’appuyer sur cette baisse pour stimuler la croissance et réduire les pressions inflationnistes tant extérieures que budgétaires. Par contre, l’autre catégorie constituée des pays exportateurs connaîtra de sérieux problèmes, dont l’affaiblissement des perspectives de croissance, de la situation budgétaire et de la position extérieure.

En cas de persistance des faibles cours pétroliers, le risque potentiel est le gel des investissements dans la prospection et l’exploitation des nouveaux gisements. La BM appelle les dirigeants des pays africains à mener les réformes budgétaires et  structurelles, et à financer des programmes sociaux pour profiter de la chute. L’autre grande leçon cette fois visant les pays exportateurs est sans conteste la nécessité de chercher à élargir l’activité économique en tirant toute la conséquence des facteurs de vulnérabilité. Il est bien question de redoubler d’efforts pour diversifier les activités économiques à moyen et long terme.     

 

Laurent Essolomwa