Manifestations de lundi : des opposants dénoncent leur séquestration par la police

Lundi 19 Janvier 2015 - 18:00

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Le député national de l’opposition Franck Diongo, président du MLP, affirme que le siège de son parti a été cadenassé de l’extérieur pour empêcher ses militants d’en sortir.

Chaque fois que l’opposition organise une manifestation dans la ville, quelle que soit sa nature, l’autorité urbaine y va aussi de sa stratégie pour annihiler son action. Ce qui tient lieu d’un rituel a été de nouveau expérimenté le  19 janvier. La marche que les leaders de l’opposition attendaient organiser ce jour n’avait pas requis l’autorisation préalable pour autant qu’elle frisait la subversion. C’est dans cette optique qu’il faudrait inscrire la forte présence policière observée dans plusieurs quartiers généraux des partis politiques de l’opposition. C’est notamment le cas de l’Union pour la Nation (UNC) qui a vu son siège situé à quelques encablures du Palais du peuple sur l’avenue de l’enseignement être investi vers 1 heure du matin par des hommes en uniforme. C’est en tout cas ce qu’a révélé l’opposant Vital Kamerhe qui affirme avoir passé la nuit au siège de son parti en compagnie de son collègue de l’opposition Jean Claude Muyambo.

« ­À une heure du matin, nous avons été séquestrés par des policiers qui ont mis des cadenas dans nos sièges de sorte qu’on ne sorte pas. D’abord, ils ont tenté d’entrer la nuit. Les combattants ont résisté. Ils ont mis des cadenas », explique le leader de l’UNC cité par AFP. Même situation pour l’opposant Franck Diongo du MLP dont les bureaux sont situés sur l’avenue de l’Enseignement en diagonal de ceux de Vital Kamerhe. Il affirme que le siège de son parti a été cadenassé de l’extérieur pour empêcher ses militants d’en sortir. D’autres cadres de l’opposition accusés d’avoir mobilisé contre la révision constitutionnelle à l’instar de la vice-présidente de la Fédération nationale des femmes de l’UNC auraient également subi le même sort, à en croire la même source.                 

Des allégations que rejette en bloc le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, qui y voit une manière pour ces leaders de l’opposition de chercher à se faire une pub sur le dos de la population après l’échec de leur stratagème d’empêcher le vote de la nouvelle loi électorale. « Personne n’est séquestré à ma connaissance au niveau des quartiers près du stade des Martyrs et du Palais du peuple sauf s’il a passé la nuit là-bas à faire des choses assez bizarres puisque personne n’a établi sa résidence dans un bureau de parti », a-t-il ironisé.  Rappelons que le nouveau texte fait du recensement de la population un préalable à l’organisation des prochains scrutins présidentiel et législatifs. Ce que récuse l’opposition qui y voit une manœuvre de prolonger le mandat de Joseph Kabila au-delà de 2016.   

Alain Diasso