Affaire Vital Kamerhe-Wivine Moleka : les membres de l’UNC dénoncent une parodie de justice

Samedi 7 Février 2015 - 14:15

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Les partisans de l’ancien speaker de la chambre basse du Parlement maintiennent la pression pour que l’on cesse de chercher à déstabiliser politiquement leur leader.

Les partisans de Vital Kamerhe sont convaincus que leur leader se trouve bel et bien dans le collimateur du pouvoir qui tient à le déstabiliser aux fins de le disqualifier pour la présidentielle de 2016. Après ce qu’ils ont considéré comme une séquestration du président de l’Union pour la Nation (UNC) et ses amis de l’opposition au siège du parti dans la foulée des tristes événements du 19 janvier, l’ex speaker de la chambre basse est aujourd’hui au centre d’un dossier judiciaire à la Cour suprême de justice (CSJ). Le contentieux judiciaire l’opposant à Wivine Moleka aurait été exhumé pour le besoin de la cause, se convainquent ses partisans qui ne s’expliquent guère qu’une affaire déjà classée après arrangement à l’amiable entre parties soit remise à la surface sur instruction du procureur général de la République.

Violant les articles 47 et 49 de la loi organique n°13 du 19 février 2013 sur la procédure devant la Cour de cassation, le tribunal a, contre toute attente, décidé de poursuivre l’instruction de l’affaire, alors que ladite loi impose aux juridictions inférieures de sursoir à statuer jusqu’à ce que la CSJ ait tranché le pourvoi ainsi introduit. Dans le cas d’espèce, estiment les partisans de Vital Kamerhe, le tribunal aurait fait fi des exceptions soulevées par la défense du président de l’UNC portant notamment sur le défaut de qualité des avocats de Wivine Moleka et la saisine du premier juge au fond. Les prescriptions légales interdiraient dans ces circonstances au premier juge de poursuivre sa saisine, mais plutôt de décréter la surséance du dossier, indiquent les avocats de Kamerhe.

 Le procès Kamerhe s’est poursuivi nonobstant les irrégularités décriées au point de pousser ses partisans à s’interroger s’il n’y a pas une main noire qui opère dans l’ombre pour instrumentaliser la justice. Entre-temps, dans son fief de Bukavu (chef-lieu du Sud-Kivu), la tension était montée d’un cran le 3 février. Des militants de l’UNC en grand nombre sont descendus dans la rue munis de calicots et pancartes pour manifester leur désapprobation contre ce qu’ils qualifient de parodie de justice. Ils ont investi la place Major Vangu d’où ils sont partis jusqu’à terminer leur procession au siège du gouvernorat provincial. Sur les lieux, ils ont déposé un mémo invitant la justice à surseoir ce dossier qui n’apporte rien à la République, si ce n’est envenimer inutilement la tension sociale à l’approche des échéances électorales.

Le fait d’avoir appris par des sources judiciaires dans la capitale que leur leader pourrait, s’il est éventuellement reconnu coupable, écoper une peine d’une année avec sursis, avait irrité les manifestants d’autant plus qu’une telle condamnation est susceptible d’empêcher Vital Kamerhe, virtuel candidat président de la République, de concourir à la présidentielle de 2016.        

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Vital Kamerhe