Protection de l’enfant : la régularisation des centres d’accueil et d’hébergement se poursuit

Ces deux centres viennent d’allonger la liste à cinq structures reconnues officiellement par le gouvernement sur toute l’étendue du territoire national dont quatre pour la ville de Brazzaville et un pour Dolisie. La délivrance de ces documents, qui sera régularisée par un arrêté ministériel après un an, obéit aux textes en vigueur dans le pays. Il s’agit notamment de l’arrêté du 14 février 2012 fixant les normes techniques d’installation, d’organisation et de fonctionnement des structures privées d’accueil et d’hébergement des enfants.

L'aide de l'État au bout du compte...

Remettant ces autorisations, la ministre Emilienne Raoul a rappelé que les orphelinats qui évoluaient depuis plusieurs années sous la tutelle des ministères de l’Intérieur et de la Justice, sont désormais placés sous l’autorité du ministère des Affaires sociales. « Lorsque vous avez comme tutelle le ministère des Affaires sociales, vous avez d’abord les exigences de notre part, nous allons contrôler si les documents mis à votre disposition sont respectés. Le contrôle ne suffit pas, il faut que vous évoluiez, il y a aussi l’aide de l’État qui ne peut venir qu’à partir des textes que nous avons pris. Cette aide peut aussi se traduire en termes de personnel », a-t-elle indiqué, déplorant le fait que certains orphelinats refusent d’adhérer à cette nouvelle donne.

Créé en 1997 par l’Association des spiritains du Congo (ASPC), l’espace Père Jarrot dispose d’un centre d’écoute et d’un centre d’hébergement. Il n’accueille que les « enfants de la rue ». Pour cette année, ils sont estimés à 280 jeunes. Le président de l’ASPC, le père Yves Nzoussi, a rappelé le contexte dans lequel cette structure a été créée. Il a également rappelé que la maison de l’hébergement a été construite grâce à l’appui de l’ambassade de France. L’appui de l’Unicef consiste à accompagner le centre dans tout ce qu’il entreprend. « Votre visite aujourd’hui nous conforte dans ce que nous faisons. La protection des enfants en situation vulnérable c’est notre préoccupation à nous tous, c’est notre préoccupation en tant que citoyen congolais parce que la dignité de chaque enfant c’est notre propre dignité qui est touchée. C’est pourquoi, nous en avons fait un véritable cheval de bataille. Merci d’avoir pensé à nous, de nous avoir donné cet agrément, un motif d’encouragement pour pouvoir continuer cette œuvre qui nous est commune », a conclu le père Yves Nzoussi.

Quant au centre d’accueil Béthanie, l’orphelinat héberge actuellement une cinquantaine d’enfants abandonnés par leurs parents dont l’âge varie entre 0 et 21 ans. En effet, le centre a été créé en 1989 par l’église Catholique pour venir au secours des adolescentes en difficulté et enfants abandonnés. « Nous vous adressons notre profonde reconnaissance pour nous avoir accordé l’autorisation d’ouverture confirmant celle du ministère de la Justice du 31 juillet 1988 par un arrêté. Nous sommes engagés dans cette belle œuvre mais combien difficile depuis 26 ans. Merci de nous autoriser de les accueillir, de les aider, de les éduquer, de les scolariser et de leur offrir un avenir meilleur, malheureusement les dons se font de plus en plus rares », s’exprime la directrice de ce centre, la sœur Angélique N’Sounda.

Se félicitant du travail abattu par les responsables du centre d’accueil Béthanie, Émilienne Raoul a invité les personnes de bonne volonté à apporter de l’aide multiforme à cette structure qui reçoit les enfants en difficulté. La ministre des Affaires a, par ailleurs, demandé aux femmes expatriées qui, autrefois, venaient donner un coup de main à ce centre de consacrer une fois de plus un peu de leur temps avec ces enfants.

Rappelons à  l’espace Jarrot, à Bacongo, dans le 2^e arrondissement, la cérémonie s’est déroulée en présence du représentant de l’Unicef au Congo, Aloys Kamuragiye, et des représentants de l’ambassade de France au Congo.