Sénégal : Karim Wade risque 7 ans de prison fermeSamedi 21 Février 2015 - 11:53 Poursuivi par la justice pour enrichissement illicite, le fils de l’ex-président Abdoulaye Wade connaîtra son sort le 23 mars prochain. Le procureur a requis contre lui, une peine de sept ans d’emprisonnement suivi d’une amende de 380 millions d'euros. Les audiences publiques devant la Cour spéciale de répression de l’enrichissement illicite, ont duré plus de six mois. Les plaidoiries se sont achevées ce 19 février sans la présence du prévenu. Ce procès pour enrichissement illicite présumé avait débuté le 31 juillet dernier, a été particulièrement suivi par le public sénégalais. L’État sénégalais reproche à l’ancien ministre d’État (Coopération internationale, Aménagement du territoire, Infrastructures, Transports) Karim Wade de s’être enrichi frauduleusement pendant qu’il était encore en fonction. La justice durant les mois de procès, s’est interrogée sur le patrimoine de l’ancien ministre d’État aux Transports, estimé à environ 178 millions d'euros, composé entre autres de sociétés aéroportuaires et de biens immobiliers, de comptes bancaires et de véhicules de luxe. « Rien que pour le compte de Monaco, les revenus légaux sont largement dépassés et les explications fournies ne sont pas suffisantes », a déclaré le procureur spécial adjoint lors de son réquisitoire. Par ailleurs, selon l’accusation, le prévenu serait également propriétaire des filiales de façades, des sociétés-écrans placées dans les secteurs clés de l'économie sénégalaise, dont le seul but serait de ponctionner de l'argent public. Des allégations que l’intéressé rejette en bloc, mais parle plutôt d’une machination politique. « Les sociétés visées m'ont été arbitrairement imputées et sans aucun fondement juridique, affirme l'ancien ministre. J'ignore tout d'elles, de leur création, et de leur fonctionnement. Je n'en suis ni le fondateur ni l'actionnaire. », a réfuté Karim Wade. « On nous réduit à être des laquais qui créent des sociétés offshores et qui endossent des noms de code aussi inutiles que ridicules », a lancé Me Bibo Bourgi, l’un des avocats de Karim. L'ancien ministre d'État de l’Aménagement du territoire est poursuivi dans cette affaire avec une dizaine de prévenus, « des prête-noms et complices » de son enrichissement illicite présumé, dont cinq sont « en fuite ». Le père Abdoulaye avait déclaré début février à Dakar être « prêt à donner » sa vie pour empêcher une condamnation de son fils. Fiacre Kombo |