Lutte anti blanchiment : neuf experts attendus à Brazzaville

Lundi 2 Mars 2015 - 16:30

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Les experts attendus dans la capitale congolaise font partie des évaluateurs du Groupe d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique centrale (Gabac). 

Le séjour de ces neuf évaluateurs prévoit des descentes dans les administrations publiques, établissements financiers, banques, microfinances, agences de transfert et auprès des changeurs de monnaie, tous particulièrement impliqués dans le domaine de la circulation de la monnaie.  Placés au cœur des échanges financiers, ces évaluateurs contribuent à la détection d’opérations qui pourraient constituer des actes de blanchiment ou de financement du terrorisme. Leur missions : confronter les réponses au questionnaire d’évaluation mutuelle du dispositif juridique et de la réalité sur le terrain. Ces réponses sont contenues dans un document transmis au Gabac depuis décembre 2014.

Au terme de l’expertise, un rapport d’évaluation sera produit. Les manquements relevés pendant l'évaluation feront l’objet des recommandations à l’endroit du gouvernement qui, à son tour, devrait tout mettre en œuvre pour y remedier. Dans le cas où la capacité du Congo se révélait faible, le pays devrait corriger les imperfections le plus vite possible afin de préserver la stabilité du secteur financier pour attirer les investissements.

Rappelons que le mécanisme de cette évaluation pour le Congo a été déclenché le 22 septembre 2014, à travers un séminaire de pré évaluation. L’enjeu de cette évaluation annoncée étant de permettre au Congo de s'afficher avec arguments au niveau de la coopération internationale. Le pays doit démontrer qu’il dispose d’un dispositif de lutte efficace contre le blanchiment de capitaux. La stratégie de lutte adoptée par la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cémac) vise à inciter chacun des pays membres à se conformer aux normes internationales. Le Gabac, un organe de la Cémac, a, à cet effet, initié un programme d’évaluation des États à se soumettre à un examen critique.

« (…) il ne faut pas que nos pays deviennent comme des bases arrières. Il faut entrer dans ce moule mondial et avoir la technicité puis échanger les expériences avec les autres. Tous les pays doivent coopérer la main dans la main, car le phénomène est dangereux et prend de l’ampleur », avait déclaré le directeur général de l’agence nationale d’investigation financière (Anif), André Kanga, l’année dernière dans une interview.

Notons que l’Anif est l’interface du Gabac dans cet exercice. Elle est le maître d’œuvre d’une évaluation mutuelle et au-delà. Elle est aussi la cheville ouvrière de la lutte anti blanchiment et contre le financement du terrorisme. En rappel, le blanchiment est une manière de dissimuler l’origine illicite des fonds en l’introduisant dans le circuit normal. Ce genre d’action a des effets néfastes sur le tissu économique. Quant aux actes terroristes, ils constituent une atteinte grave aux droits de l’homme.

Nancy France Loutoumba