Concertations nationales : les groupes armés de l’Est veulent y siégerMardi 17 Septembre 2013 - 16:43 Le Conseil supérieur des groupes armés autochtones dans l'est de la RDC milite pour la participation dans ce dialogue des vrais acteurs politiques et militaires ayant prise sur le terrain en lieu et place des groupes armés manipulés et non actifs afin que les décisions qui en découleront soient imposables à tous. Mis en quarantaine depuis que les concertations nationales ont débuté, les groupes armés ne semblent toujours pas digérer leur absence dans ces assises qui visent la cohésion nationale afin de faire face à l’insécurité récurrente à l’est du pays. Organisés dans une structure dénommée « Conseil supérieur des groupes armés autochtones dans l'est de la RDC », onze groupes armés parmi les plus actifs au nord et sud Kivu ainsi qu’en Ituri viennent de se manifester en livrant leur perception par rapport à ce forum national. Ils estiment que la recherche d’une paix durable à l’est de la RDC ne peut se négocier sans leur participation. Se considérant, en effet, comme des acteurs majeurs de la crise qui sévit dans cette partie de la RDC, ils pensent que les concertations nationales constituent un cadre approprié pour traiter de la problématique de paix au nord et sud Kivu en proie aux guerres récurrentes. Le Conseil supérieur des groupes armés autochtones dans l'est de la RDC estime que son implication dans ces assises s’avère déterminante dans la quête de la cohésion nationale tant recherchée. «Nous pensons qu'il fallait que les acteurs soient impliqués pour que les décisions issues de cette thématique soient des décisions durables et applicables sur le terrain », a déclaré son secrétaire général Jacques Kabusala. Ce dernier ne s’explique pas que le même gouvernement qui refuse de les associer aux concertations nationales ne voit pas d’inconvénient à négocier avec le M23 à Kampala. Ceci paraît être un contresens, de l’avis de ce regroupement qui invite, par ailleurs, les autorités congolaises à revenir sur leur décision « le plus tôt possible ». Le vrai dialogue, pense-t-on, ne pourra avoir lieu qu’avec la participation des vrais acteurs politiques et militaires en lieu et place des groupes armés non actifs sur le terrain et manipulés. Sur la même lancée, les onze groupes armés précités exigent l'implication urgente des Nations unies par l’entremise de Mary Robinson, envoyée spéciale du secrétaire général de l’ONU pour la région des Grands lacs conformément à l'esprit des différentes résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU sur la RDC et de l'Accord-cadre d’Addis-Abeba. Les exigences de ces groupes armés sont portées par les délégués des Forces acquises au changement et alliés membres du groupe thématique « Désarmement, démobilisation, réinsertion sociale ou rapatriement » qui ne jurent que par leur participation aux concertations nationales. Après avoir boycotté les travaux, ils ont repris de siéger contre la promesse du présidium d’examiner cette question dans les meilleurs délais. Entre-temps, au niveau du gouvernement, l’on n’attend pas revenir sur l’option déjà levée de ne pas associer les groupes armés aux concertations au risque de se dédire. « Nous n'allons pas nous asseoir à la même table des concertations nationales avec des gens qui tuent nos compatriotes dans l'est du pays », avait en son temps déclaré le porte-parole de l’exécutif national, Lambert Mende Omalanga. Les prochaines heures nous en diront plus.
Alain Diasso |