Vie associative : le Moco poursuit sa campagne d’éducation civique auprès des jeunes

Jeudi 2 Avril 2015 - 14:45

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Après sa première activité réussie à Lingwala dans le cadre de l’échange citoyen initié auprès des jeunes, l’association entend réitérer cette action dans les prochains jours dans la commune de Kinshasa. Dans un entretien avec les Dépêches de Brazzaville, le président de l'association, Tony Bolamba, livre la quintessence de sa démarche qu’il estime salutaire pour le bien de la jeunesse congolaise.  

 

Le président du Mouvement pour le Congo (Moco) est un homme de conviction qui sait allier la parole à l’acte. Après avoir bataillé ferme en mai 2011 pour l’octroi du droit de vote aux compatriotes de la diaspora et d’en avoir eu gain de cause, Tony Bolamba vient d’ouvrir un nouveau front contre l’actuel vice-ministre en charge des Congolais de l’étranger. Depuis le 17 mars, le procureur général de la République est saisi d’une requête du Moco dénonçant l’usurpation de la nationalité congolaise - qui, au terme de la Constitution, reste une et indivisible -  dans le chef d’Antoine Boyamba. « J’ose croire que la justice de mon pays sera très réceptive et qu’une sanction en adéquation avec nos attentes lui sera infligée », réagit le requérant qui pense avoir exercé là un droit civique tel que le lui confère la Constitution.

Il exhorte, par le même fait, tous ses compatriotes qui connaissent des cas similaires de violation flagrante de la Constitution à lui emboîter le pas. « Je sais que nous ne sommes pas dans le faux et que la justice sera rendue en notre faveur au nom du peuple congolais », a-t-il ajouté. Encadré par des jeunes et d’autres membres sympathisants, Tony Bolamba s’était rendu à pied jusqu’aux installations du Parquet général de la République pour y déposer sa requête. « Nous n’avons pas été embêtés par la police parce que nous n’avons fait qu’exercer nos droits et devoirs conformément à l’article 64 de la Constitution », explique-t-il.   

Les jeunes de Lingwala édifiés        

L’entretien que Tony Bolamba a eu avec les Dépêches de Brazzaville à son cabinet de travail au lendemain de la première rencontre citoyenne organisée le 14 mars par le Moco à Lingwala lui a permis d’en évaluer l’impact par rapport aux objectifs que s’est assignés son association. « En tant que républicain et citoyen, j’avais voulu conscientiser la jeunesse sur leurs droits et devoirs en leur donnant des outils républicains », explique-t-il. Dans une approche pédagogique que requerrait cette circonstance exceptionnelle avec une assistance essentiellement composée des jeunes relativement au faîte des enjeux politiques de l’heure, Tony Bolamba s’était époumoné à leur faire intérioriser les concepts d’État, de nation et de patriotisme sur fond d’explications fournies sur le rôle des élus du peuple et sur le système politique qui régente la RDC.

Une expérience qu’il estime positive étant entendue que le message apporté aux jeunes de Lingwala avait été bien perçu. L’affluence qui s’en est suivie au siège du Moco où des jeunes avides du savoir viennent régulièrement s’informer davantage sur les affaires du pays est symptomatique de l’effet produit par cette première activité dans le chef de ces futurs cadres dorénavant intéressés par tout ce qui touche à la « Res publica ».  

Les objectifs nobles du Moco

Tony Bolamba pense qu’il n’y a aucun parallélisme à faire entre son action  et celle des activistes africains récemment arrêtés à Kinshasa les qualifiant d’une « nébuleuse sans objectif clair ». À l’opposé de ces mouvements aux visées insurrectionnelles, le Moco, a-t-il expliqué, « poursuit des objectifs nobles que sont le renforcement des valeurs républicaines, la recherche des voies d’un nouvel équilibre institutionnel, la justice sociale et la participation à l’exercice du pouvoir ».

En outre, a-t-il renchéri, le Moco se définit comme une association libérale soutenant la juste cause. « Nous ne faisons pas du systématisme. Partout où la justice sera appliquée de manière objective, nous appuierons. De la même manière, si le gouvernement initie des actions positives pour le bien du peuple congolais, nous appuierons. Au cas contraire, nous contesterons en faisant des contre-propositions », a commenté l’interlocuteur des Dépêches de Brazzaville qui développe par là une autre approche de l’opposition affranchie des clichés négativistes.                    

Au-delà de ses actions d’éclat, le Moco se veut serein et attend donner la pleine mesure de son enracinement social lors des prochaines joutes électorales. « Programme du changement, gouvernons ensemble », tel est le leitmotiv de son action. Et Tony Bolamba égrène les cinq grands axes autour desquels elle est circonscrite. Il s’agit de la restauration de l’unité nationale par le rétablissement de la paix civile ; la réconciliation du peuple congolais avec lui-même ; la restauration de la démocratie et la consolidation de l’unité africaine et, enfin, la remise en marche du pays dans le sens de l’histoire. Quant aux objectifs stratégiques  du Moco, Tony Bolamba cite, entre autres, l’accès à tous aux soins de santé, l’alimentation pour tous, la relance de la machine économique pour créer de nouveaux emplois censés conduire à l’émergence d’une classe moyenne et la réorganisation du système éducatif national.  

Enfin, vis-à-vis de ses compatriotes de la diaspora évoluant sous le label de « combattants », Tony Bolamba les a exhortés à bannir toute forme de violence et que leur combat soit recadré jusqu’à ce que les droits et la justice soient garantis au peuple congolais.       

                 

 

    

 

 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Tony Bolamba (en avant-plan) encadré par des membres du Moco