Afrique du Sud: des immigrés victimes d’attaques xénophobes à Durban

Selon la police sud-africaine qui les a hébergé pour assurer leur sécurité dans les postes, ces immigrés seraient contraints de quitter leurs maisons parce qu’ils craignent pour leur vie. La situation est tendue depuis lundi, mais il n'y a eu aucune victime selon les forces de l’ordre sud-africaines ayant empêché, à l’aide des gaz lacrymogènes, une marche de ressortissants étrangers non autorisée.

 « Ils avaient été informés par écrit la veille ne pas manifester pour des raisons de sécurité », a expliqué le porte-parole de la police métropolitaine de Durban, Eugene Msomi.

Une première poussée de violence avait mis à la rue quelque 250 immigrés, pour la plupart venus de la République démocratique du Congo, le 31 mars au sud de Durban. Ces événements sont survenus à la suite d’un appel lancé aux étrangers de quitter l’Afrique du Sud par le roi des Zoulous, Goodwill Zwelithini, la plus haute autorité traditionnelle du KwaZulu-Natal (la province où est située la ville de Durban).

Les exactions contre les étrangers sont courantes  en Afrique du Sud où une explosion de violences avait fait 62 morts. Bien que la situation se soit nettement calmée ces derniers temps, des incidents sporadiques n'ont jamais cessé dans les townships, visant surtout des Bangladais, des Somaliens et des Ethiopiens, dont les magasins sont régulièrement pillés.

Plusieurs centaines de boutiques tenues par des immigrés ont notamment été mises à sac en janvier à Soweto, le grand township de Johannesburg, des troubles qui ont fait une demi-douzaine de morts. Les agresseurs sont souvent des concurrents locaux qui les accuseraient de casser les prix ou des chômeurs leur reproche d’exercer les petits métiers  réservés aux nationaux.