Côte d’Ivoire: le président Ouattara exclut tout nouveau transfèrement d’Ivoiriens à la CPI

Lundi 13 Avril 2015 - 12:45

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Les autres responsables supposés de crimes commis lors de la crise postélectorale de 2010-2011, ne seront pas transférés à La Haye devant la Cour pénale internationale (CPI) mais seront jugés en Côte d’Ivoire, a annoncé le dimanche 12 avril le président Alasane Ouattara.

Après les violences post électorales qui ont secoué le pays de décembre 2010 à avril 2011, les autorités ivoiriennes se sont engagées aux côtés de la communauté internationale à lutter contre l’impunité, en mettant tous les présumés coupables à la disposition de la justice. A ce jour, quelques proches de l’ancien président Laurent Gbagbo ont été poursuivis, alors que l’ex-président Gbagbo lui-même et son ancien ministre de la jeunesse, Charles Ble Goudé, sont actuellement écroués à la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye.

Quant à l’ex-première dame ivoirienne, Simone Gbagbo, le fils de l’ancien président, Michel Gbagbo, ainsi que plusieurs autres cadres de l’ancien régime, ils sont jugés et écroués en prison de Côte d’Ivoire. Au sujet de madame Gbagbo, les autorités ivoiriennes ont toujours refusé son transfèrement à La Haye malgré la demande incessante de la CPI. La décision du président Ouattara, vient alors confirmer la volonté des autorités de ce pays de juger elles-mêmes les auteurs des violences.

 « Les personnes responsables d’atrocités seront jugées et continueront d’être jugées (...) en Côte d’Ivoire par la justice ivoirienne, quel que soit les opinions nationales ou internationales », a déclaré à la télévision ivoirienne, Alasane Ouattara. La justice ivoirienne n’épargnera personne, a- t- il insisté, rapporte l’AFP.  « J’entends ici et là, la justice des vainqueurs, est-ce qu’on a déjà vu une justice des vaincus ? Si c’était les autres, ils vous auraient tué tous.... », a-t-il martelé.

Le Président ivoirien qui rendait visite aux victimes postélectorales, s’en est pris aux partisans de son prédécesseur, en leur rassurant que « s’ils ne demandent pas pardon aux Ivoiriens et aux victimes pour ce qu’ils ont fait, il n’y aura pas de grâce présidentielle, il n’y aura pas d’amnistie. Je veux que cela soit clair ». Notons que la dernière condamnation en date, est celle de l'ex première dame, Simone Gbagbo qui a été condamnée en première instance à 20 ans de prison avec une forte amende.

La Côte d’Ivoire a connu cinq mois de violences postélectorales entre les partisans de l’actuel président Alasan Ouattara et ceux de l’ex-président, Laurent Gbagbo, occasionnant la mort de plus de 3.000 civils, selon les chiffres officiels.

Fiacre Kombo