Nigeria : Malala Yousafzai appelle à la libération des lycéennes de Chibok

« À mon avis, les dirigeants nigérians et la communauté internationale n’ont pas fait assez pour vous aider », a déclaré Malala Yousafzai, dans une lettre ouverte aux adolescentes otages, à la veille de l’anniversaire de leur enlèvement. La Pakistanaise estime que sa lettre est « un message de solidarité et d’espoir ».

Cette sonnette d’alarme n’est pas la première du genre que Malala Yousafzai, la jeune lauréate pakistanaise du prix Nobel de la paix, lance à l’endroit des ravisseurs des lycéennes. En effet, le 8 février dernier, lorsque l'enlèvement des nigérianes avait fait trois cents jours,  la jeune Nobel de la paix, qui avait très tôt condamné le rapt, appela à une action urgente pour les libérer.

Fervente militante pour la scolarisation de petites filles, Malala Yousafzai est connue dans le monde entier pour le combat qu’elle mène depuis de nombreuses années dans ce secteur, notamment dans la vallée de Swat, au nord-est du Pakistan contrôlé par les Talibans. Elle a reçu le prix Nobel de la paix le 10 octobre 2014, avec le militant des droits de l’Homme indien Satyarthi. Alors Agée de 17 ans, Malala Yousafzai est devenue la plus jeune Nobel de la paix.

Outre l’appel lancé par la jeune Pakistanaise, au Nigéria comme partout dans le monde, des évènements sont prévus pour marquer le 1^er anniversaire de la captivité des lycéennes et pour ne pas tomber dans l’oubli. En un an de l’enlèvement de ces jeunes filles, presque personne ne sait exactement ce qu’elles sont devenues. On connaît qu’au cours de l’année, le groupe Boko Haram a posté des vidéos sur Internet qui évoquent les conditions de leur détention. Dans une première vidéo, le chef de Boko Haram Abubakar Shekau affirme que les filles de Chibok ont été mariées de force à certains membres de son groupe. La seconde vidéo, quant à elles, montre les lycéennes voilées, comme pour confirmer qu’elles ont été converties de force à l’Islam.

Pour rappel, notons que le 14 avril 2014, des combattants de Boko Haram avaient pénétré dans un dortoir du lycée de Chibok, dans l’Etat de Borno, plus précisément dans le nord-est du Nigeria. Les insurgés avaient réussi à enlever 276 adolescentes, mais cinquante-sept d’entre elles étaient parvenues à s’échapper.

Depuis lors, tout effort entrepris pour les libérer est resté vain. Pourtant, les autorités avaient promis qu’elles libéreraient les lycéennes. Cette situation fait que les dirigeants nigérians soient très critiqués, surtout pour avoir laissé pourrir la situation. Ce qui amenuise chaque jour un peu plus l’espoir de leurs proches de retrouver ces jeunes filles vivantes.

Malgré cela, les familles des victimes continuent de se mobiliser autour du mouvement Bring Back Our Girls qui a initié une vaste campagne de sensibilisation à travers les réseaux sociaux. Et depuis quelques temps, ce collectif multiplie les veillées silencieuses dans les principales villes du Nigéria, pour faire pression afin que les recherches se poursuivent.