Concertations nationales : participation tardive de sept ex-groupes armés

Alors que les travaux des concertations nationales tirent à leur fin, l’on apprend des sources du présidium que sept anciens groupes armés opérant à l’Est viennent d’être autorisés à participer à ces assises. Une décision qui fait suite à une réunion que le présidium a eue le 24 septembre avec le secrétaire permanent de la Commission nationale pour les réfugiés et l’administrateur du programme national de démobilisation, désarmement et réinsertion (DDR). Un expert du programme de stabilisation et de reconstruction des zones sorties des conflits dans l’est de la RDC (Starec), en l’occurrence, l’Abbé Apollinaire Malu Malu avait également pris part à cette réunion, révèlent des sources.

Cette décision fait office de réponse du présidium à une revendication de l’opposition participant au groupe thématique « Désarmement, démobilisation, réinsertion sociale ou rapatriement ». L’opposition, on s’en souvient, avait fait de la participation des groupes armés son cheval de bataille. Elle est allée jusqu’à claquer la porte des concertations nationales dans le but de faire pression sur le présidium. Ce dernier qui avait alors promis d’examiner sa requête dans les prochains jours vient enfin après moult tergiversations de valider le ticket de sept anciens groupes armés. Il s’agit précisément des ex-groupes armés transformés en partis politiques à la suite de l’accord de paix de Goma de 2009.  

En fait, le présidium a adhéré à l’argumentaire développé par les opposants qui estimaient qu’on ne pouvait pas aborder des sujets touchant à l’insécurité dans l’est de la RDC sans les principaux acteurs que sont les groupes armés. Les représentants de ces groupes armés participeront dans le groupe thématique concerné en qualité d’experts. « Par leur expérience et leurs témoignages, ils peuvent donner un certain nombre de pistes de solutions pour l’éradication de différents groupes armés et la stabilisation de l’ensemble du territoire national », explique un  membre du Starec.

Au moment où les groupes thématiques s’attellent à rédiger leurs rapports respectifs, d’aucuns craignent que la participation tardive des groupes armés dans les travaux ne vienne remettre en cause le travail qui a été fait dans le groupe thématique « Désarmement, démobilisation, réinsertion sociale ou rapatriement ». Ce groupe, rappelons-le, avait entre autres missions d’établir une cartographie des milices opérant dans l’est du pays et de plancher sur les  stratégies d’encadrement ainsi que sur les voies et moyens de leur éradication définitive.