133e anniversaire de Brazzaville : la CITE appelle à un réel aménagement de la ville

« Il n’est pas toujours besoin d’attendre la faveur d’une municipalisation accélérée pour se soucier de l’équipement et la coquetterie d’une ville dont le statut de commune de plein exercice date de 1910. Là où le bas blesse c’est cette impression d’insuffisance d’anticipation qui fait soupçonner sinon l’absence, du moins le retard d’un plan directeur que l’on aurait souhaité résolument futuriste plutôt que l’allure opportuniste », déclare cette association.

Dans son constat, l'association relève que dans le centre-ville, les terrains sont livrés à la merci d’occupants de toutes sortes, vendeurs ou revendeurs, se réclamant les uns les autres fonctionnaires de l’État. Pour la CITE, l'État est indifférent à la notion de bien public, un peu trop prompt à aliéner des domaines entiers à des acheteurs qui, souvent, ne sont qu’eux-mêmes ou des faire-valoir, tous avides d’espaces à privatiser pour on ne sait quels projets d’investissements. « C’est en tout cas le sort apparent des zones d’extensions naturelles de la ville que sont les proches ou lointaines banlieues, proprement soumises à la merci de prédateurs insatiables. Car d’aires de loisirs, de piscines, de parcs environnementaux, de domaines ou d’équipements publics, il n’en est point d’apparents », déplore l'association.

La CITE termine par un constat amer : dans le périmètre de Brazzaville lotie, il n’est nulle part où se détendre pour les grands ou les petits, si ce n’est dans quelque débit de boisson bruyant, à moins de trouver refuge dans une église. « À la mairie centrale à Maloukou par exemple, il n’est plus guère de cadre de vie qui inspire quiétude et détente. Aux générations futures de se faire aux évolutions hasardeuses que nous leur aurons léguées sans état d’âme. Lorsque de surcroît la sagesse légendaire des ngantsies se laisse prendre aux sirènes du laisser-faire ambiant, voilà qui promet des lendemains inimaginables. Il est heureusement jamais trop tard pour se ressaisir et pour bien faire, dit une autre sagesse populaire. Souhaitons à Brazzaville de dépasser des dilemmes peu flatteurs pour pouvoir enfin mieux et résolument s’assumer », a-t-elle conclu.