Neutralisation des groupes armés : bilan mitigé des opérations militaires conjointes FARDC-Monusco

Le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour la RDC, Martin Kobler vient de séjourner à New-York où il a présenté devant le Conseil de sécurité le bilan de la Monusco dans son effort de maintien de la paix en RDC. D’une manière générale, la mission onusienne conduit à bien ses opérations militaires en s’appuyant sur les FARDC. Des progrès notables ont été jusque-là réalisés dans le cadre des actions militaires conjointes qui ont débouché notamment sur la neutralisation en partie des Forces révolutionnaires patriotiques de l'Ituri (FRPI).

Ce groupe armé très actif à l’Est de la RDC a vu sa capacité de nuisance être fortement réduite suite à la traque menée depuis le 3 juin dernier contre ses unités par la coalition FARDC-Monusco. : « Nous avons maintenant neutralisé 30 %, un quart du dispositif des FRPI. Mais la porte est toujours ouverte », a détaillé Martin Kobler. Tout en saluant la collaboration militaire FARDC-Monusco à la base des avancées réalisées sur terrain en terme de désarmement des groupes armés, le patron de la mission de l’ONU en RDC a toutefois mis un bémol en indiquant que les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) restent le principal point de tension entre l'ONU et le gouvernement de Kinshasa.

Cinq mois après la brouille entre les deux parties suite à la nomination de deux généraux à la tête de l’opération Sukola II contre le gré de l’ ONU qui les accusait d’atrocités, la lutte contre les rebelles hutus rwandais est loin de produire des résultats escomptés. Les opérations militaires menées contre ce groupe armé dans l’ex-Kivu et au Katanga se sont avérées inefficaces.  « Malgré les succès rencontrés par les FARDC dans leurs efforts pour déloger les FDLR de leurs bastions, l'armée congolaise ne parvient pas à consolider sa position dans les zones libérées où la population continue de subir des violences », a constaté Martin Kobler. Et de constater, sur un autre registre, la hausse vertigineuse des violations des droits de l’homme perpétrées, notamment à Beni, par  les Forces démocratiques alliées (ADF) à Beni.

En conclusion, le patron de la Monusco a plaidé pour le renforcement de la coopération militaire FARDC-Monusco, seul gage d’efficacité dans la lutte contre les groupes armés actifs à l’Est de la RDC. « Le plus vite les groupes armés seront éradiqués et l'autorité de l'État restaurée, le plus vite les troupes de la Monusco seront réduites », a-t-il dit.