Terrorisme : l’Afrique centrale prend au sérieux les menaces islamistesJeudi 16 Juillet 2015 - 17:15 Après des attentats au Cameroun et au Tchad, les pays de la sous-région d’Afrique centrale semblent avoir pris le soin de renforcer leur sécurité intérieure, puisqu’ils sont allés jusqu’à l’interdiction du port du voile intégral encore appelé Burqa ou simplement au renforcement des contrôles à l’endroit de toute personne qui en porte, dans le but de prévenir d’éventuelles violences.
Alors qu’ils sont épargnés jusqu’ici par les violences islamistes qui touchent le Tchad et le Cameroun, le Congo, la Centrafrique, la Guinée équatoriale et le Gabon ont déjà pris des mesures qui s’imposent pour prévenir tout acte terroriste. Les autorités congolaises par exemple ont interdit aux musulmanes de porter le voile intégral dans les lieux publics alors que le gouvernement gabonais a ordonné aux forces de sécurité de « procéder à tout moment à l’identification de toute personne portant un voile intégral ». Le Tchad qui a été secoué par des attaques à répétition en l’espace d’un mois a pris aussi une batterie de mesures sécuritaires dont l’interdiction du port du voile intégral, celui du casque pour motoristes, et le renouvellement des cartes nationales d’identité. Quant au Cameroun, estimant que le pays doit s’entourer de toutes les mesures de sécurité face à la nébuleuse Boko Haram qui a pour mode opératoire la guerre asymétrique, son gouvernement a autorisé les forces de sécurité à interpeller systématiquement toute personne recouverte de voile intégral. Ceci, pour la simple raison que des auteurs des attentats-suicides au Tchad étaient des hommes qui s’étaient passés pour des femmes. Par toutes ces mesures, l’on réalise bien que les dirigeants de la Communauté économique et monétaire des Etats de l’Afrique centrale (Cémac) sont déterminés à garantir la sécurité des citoyens de cet espace. Loin de s’arrêter à l’annonce de telles mesures, aussi importantes soient-elles, l’heure doit être maintenant à veiller à l’application sans faille de celles-ci. La réussite d’une telle opération dépend surtout de la vigilance de tous : force publique avec le concours des habitants des pays concernés. Cela est d’autant nécessaire lorsqu’on sait que la porosité des frontières et le manque de contrôles adéquats aux frontières, voire dans les mosquées comme cela se fait déjà sous d’autres cieux, sont des portes ouvertes à l’ennemi. Les autorités musulmanes devront aussi faire un travail pertinent de sensibilisation à l’endroit de leurs communautés basées en Afrique centrale. Dans ce cadre, l’exemple du Congo peut inspirer d’autres Etats. En effet, c’est pour avoir compris les enjeux de la situation, mais aussi pour éviter des ennuis au peuple, que le président du Conseil supérieur islamique du Congo, El hadj Djibril Bopaka, avait vulgarisé les mesures prises par le gouvernement à la communauté musulmane installée sur le sol congolais. Il avait alors dit craindre que « les musulmans centrafricains, camerounais et autres qui ont des problèmes dans leurs pays respectifs viennent au Congo sans papiers et sans résidence fixe ». « Ils dorment dans les mosquées, c’est une mauvaise démarche parce que la mosquée est faite pour la prière et non pour dormir », avait-il mis en garde ses frères. Devant la montée du terrorisme, les pays d’Afrique centrale sont appelés à redoubler de vigilance à tous les niveaux pour ne pas qu’ils payent cher un jour, après avoir accordé leur hospitalité légendaire aux citoyens d’autres Etats. Il serait inadmissible que l’autorité de l’Etat souffre d’une quelconque entorse parce que les fils et filles de la sous-région ont manqué à leurs devoirs, à l’instar du Cameroun où les autorités locales ont eu de la peine à faire appliquer les mesures annoncées par le gouvernement au sujet de l’interdiction du port du voile intégral par les femmes. Nestor N'Gampoula Notification:Non |