Est de la RDC : controverse autour du nombre des combattants FDLR encore actifsJeudi 6 Août 2015 - 15:15 Il existe, par ailleurs, un certain nombre de bandits armés qui écument quelques entités bien identifiées du Nord et Sud-Kivu et qui ne sont pas nécessairement tous membres de ce groupe armé de souche rwandaise. Combien reste-t-il encore d’éléments résiduels des Forces de libération du Rwanda (FDLR) quelques mois après l’offensive militaire lancée contre eux dans l’ex-Kivu par les forces loyalistes ? Cette question taraude actuellement les esprits au regard de la controverse qui entoure les chiffres jusque-là avancés par différentes sources. Les disparités, ou mieux les écarts constatés entre les différentes estimations révèlent la perplexité des uns et des autres quant au bilan réel de l’offensive militaire menée dernièrement en solitaire par les Fardc sans l’appui de la Monusco. Difficile d’avancer un chiffre plausible qui colle à la réalité de terrain pour ces rebelles hutus rwandais ayant été forcés à l’exil après la chute du président Habyarimana que l’on tient pour responsable du génocide de 1994. Au-delà des difficultés sur l’entendement de la notion même de « combattants », le fait qu’ils se soient mêlés à la population civile en se faufilant au milieu des communautés de réfugiés compliquerait un peu l’équation, selon une certaine opinion. D’où, la tendance à relativiser les chiffres avancés notamment par le gouvernement qui parle de quatre cents éléments des FDLR encore actifs au Nord et Sud-Kivu. Ce chiffre, à en croire le porte-parole du gouvernement, « ne prend en compte ni les familles inoffensives des éléments en question, ni les réfugiés rwandais vivant dans la région du Nord-Kivu ou Sud-Kivu où ces criminels se sont repliés et qui leur servent de boucliers humains ». Quant à la Monusco, elle a avancé le chiffre de 1100 combattants FDLR encore actifs, une estimation vite contestée par de nombreux experts qui la considère comme basse car, outre les combattants dit actifs, il faudrait aussi intégrer les anciens éléments FDLR retournés à la vie civile mais ayant conservé leurs armes. C’est dire, comme le font observer maints observateurs, que la décadence des rebelles hutus rwandais n’est pas pour demain, étant entendu que la structure de leur commandement est restée intacte cinq mois après l’offensive lancée contre eux par les Fardc. Du côté rwandais où le spectre des FDLR continue de hanter les esprits, il est avancé le chiffre de 3500 combattants encore actifs, sans oublier les recrutements de nouveaux éléments qui se poursuivent sous la houlette de la hiérarchie militaire. Entre-temps, plusieurs ONG de la société civile continuent d’exhorter le gouvernement à rapatrier ces rebelles hutus rwandais qui, d’après elles, seraient à plus de huit cents dans les deux Kivu. Conscient des exactions et autres abus que ne cessent de commettre les combattants FDLR résiduels contre la population civile, le gouvernement a finalement renouvelé son engagement à les désarmer par la force avant leur rapatriement au Rwanda et à réprimer les autres bandes des malfaiteurs armés dans la région. Alain Diasso Légendes et crédits photo :Des soldats de la Monusco inspectant le désarmement des FDLR Notification:Non |