Message sur l’état de la nation : Des hommes politiques commentent….Jeudi 13 Août 2015 - 15:27 Le discours du chef de l’Etat sur l’état de nation devant le Parlement réuni en congrès a rencontré l’assentiment de certains hommes politiques, laissant perplexe d’autres entre optimisme, pessimisme et incertitude. Les hommes politiques de l’opposition comme de la majorité analysent, approuvent, récusent certains points saillants de ce discours tant attendu. Réactions… Exactement 1h30 minutes ont suffi au président de la République pour dresser le bilan de ses 15 ans d’exercice à la tête de l’État. Ce regard rétrospectif a été émaillé par une approche comparative des années 90 aux années 2000, touchant ainsi les domaines de l’économie, des finances, du social, de la sécuritaire, du sanitaire et de l'éducatif, en passant par les réalisations en matière d’infrastructures. Un discours assez riche qui indique également les enjeux futurs tant au plan politique que sportif, en insistant sur l’unité nationale, la paix, la démocratie, et sur les biens et services collectifs. Prosper Abas Ikoula, sénateur du PCT (majorité présidentielle) Le président de la République adresse ce message de façon traditionnelle une fois par an, devant le Parlement réuni en congrès. Sa particularité : c’est son dernier message du dernier quinquennat. J’ai retenu deux tableaux, le président a planté le décor du tableau sombre des années 1990 avec tout ce que nous avons subi sur tous les plans : le plan politique, institutionnel, militaire, social, financier, diplomatique. Et le deuxième, c’est le tableau rayonnant. Mais cela a été rayonnant parce qu’il a eu de gros efforts qui ont été faits pour que le Congo retrouve un visage reluisant, un visage fleurissant. De façon pathétique, le président de la République s’est posé des questions comment étions-nous hier sur le plan politique ? Et comment sommes-nous aujourd’hui sur le plan politique, et les perspectives d’avenir ? Politiquement, il faut maintenant pérenniser l’acquis d’aujourd’hui. Nicéphore Fylla Saint-Eudes, sénateur et président du PRL (opposition) Le président, en faisant un bilan non pas sur sa mandature 2009-2015, profite du dernier message pour faire une lecture comparée des situations anté 1997 et post 1997. Cela pour montrer les différentes améliorations possibles qu’il y a eu et qui relève de son management de l’Etat. En politique que je suis, je comprends que le président de la République est déjà en campagne électorale, même si la Constitution actuelle limite la possibilité pour lui d’être candidat. Mais il est déjà en campagne puisque la seconde phrase qu’il indique fait référence à Sibiti « dont les échos s’inscriront dans le futur ». Il veut tout simplement dire qu’il prendra acte des décisions de Sibiti et appellera le souverain primaire à se déterminer sur le oui ou non au changement de la Constitution. Joseph Kignoumbi Kia Mboungou, député de l’Upads (opposition) Le chef de l’Etat a dit un certain nombre de choses. Particulièrement, il y a des choses qui ont été faites mais il y en a qui ont été mal faites, et qu’il faut corriger. Mais ce que nous souhaitons simplement c’est que celui qui donnera le message sur l’état de la nation dans un an, ce ne sera pas lui, mais celui qui suivra. Maintenant il faut que les élections soient organisées telles qu’il a dit, de manière transparente. Ce qui est certain, cela veut dire qu’il faudra corriger ce qu’il y a à corriger, notamment le corps électoral. Pourquoi ne pas être optimiste, il ne faut pas avoir des à priori. Il faut faire confiance. Maintenant nous verrons sur le terrain ce qui sera fait. Nous en reparlerons… Juste Bernardin Gavet, premier secrétaire de la FMC (Majorité présidentielle) Le plus marquant : c’est la constance avec laquelle le président de la République présente au peuple congolais la réalité nationale. C’est un discours assez inédit parce qu’il s’agit du dernier discours du septennat. Et donc il était question pour le président de la République de pouvoir présenter le chemin parcouru au bout des 15 ans qu’il a eu à passer à la tête de l’État. Nous avons vu qu’en fonction des programmes successifs engagés par lui, le Congo est parti d’un point pour arriver à un stade donné. Et c’est cette lecture que nous devons aujourd’hui partager au niveau de l’opinion nationale pour que chacun de nous soit informé sur ce qui a été fait jusqu’ici, parce que dans un contexte politique tendu comme celui-ci. Aujourd’hui c’était l’occasion par excellence pour le chef de l’État de présenter la réalité nationale, le chemin parcouru de sorte que chacun de nous soit fixé sur les perspectives à venir. Nous pensons d’entrée de jeu que le président de la République a rappelé que le calendrier électoral sera respecté d’autant plus qu’il a dit qu’en 2016 le nouveau président qui arrivera sera le président élu pour décliner à nouveau son programme, donc politiquement nous voyons qu’il y a une constance. Le 31 décembre 2014, le président de la République dans son message de vœux a dit que les élections seront organisées en 2016 et 2017, aujourd’hui il l’a réaffirmé. Nous avons également constaté cette constance autour des questions de paix et de sécurité mais aussi la nécessité de faire en sorte que les querelles politiques ne puissent pas fragiliser la démocratie qui elle, se base sur la souveraineté du peuple. Pascal Tsaty Mabiala, premier secrétaire de l’Upads (opposition) Ce n’est pas tout de dire qu’il y aurait une élection en 2016, mais quelle élection ? Aujourd’hui on aurait fait le recensement administratif, posé le problème de la biométrie, le problème de la commission qui est chargée d’organiser les élections. Cette élection sera contestée si jamais tout ceci n’est pas mis au point maintenant. Et je crains qu’il ne soit trop tard, parce qu’il y a le facteur temps. Nous sommes pratiquement vers la fin du premier semestre et rien n’a été fait. Et le président nous dit qu’il y aura une élection. Cela veut dire qu’il n’y a pas de référendum. Si on doit faire une élection en juillet, combien de temps il nous reste pour faire un référendum et une élection et ensuite, une autre élection, peut-être une troisième. Dans son discours, le président commence par une comparaison entre la décennie 1990 et la décennie 2000. Mais je dois dire que tout ce qui a été dit sur la décennie 1990 n’est que la conséquence de la mauvaise gestion du pays dans les années 80. Ceux qui ont pris les responsabilités en 1990 ont hérité d’une situation catastrophique. Il est comptable. Il aurait pu dire, ensemble nous partageons la responsabilité. Or de manière insidieuse j’ai cru comprendre que le président faisait porter la responsabilité sur d’autres, qui auraient géré dans ces années-là. Lorsqu’il parle de la bonne période des années 2000 c’est vrai, mais il ne dit pas que tout ceci est couvert non pas par une économie productive, mais grâce à la bonne tenue du marché pétrolier. Imaginez qu’il n’y ait pas eu de ressources pétrolières, qu’aurions-nous fait ? Quel miracle aurions-nous fait ? Josiane Mambou Loukoula Légendes et crédits photo :Photo 1: Pascal Tsaty Mabiala (Upads)
Photo 2: Nicéphore Fylla Saint-Eudes (PRL)
Photo 3: Juste Bernardin Gavet (FMC) Notification:Non |