Présidentielle de novembre 2016 : entre doute et espoir

Jeudi 10 Septembre 2015 - 17:06

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Les conditions d’une remise en question du calendrier électoral seraient réunies pour occasionner le report de la présidentielle et des législatives prévues pour l’année prochaine.

La chronique politique de ces dernières heures reste, encore et toujours, dominée par l’arrêt de la Cour constitutionnelle saisie par la Commission électorale en interprétation de la loi sur l'installation des nouvelles provinces en RDC. La Haute Cour a fait une série des recommandations, tant au gouvernement qu’à la Céni, pour sortir de l’impasse politique actuelle caractérisée par un sérieux blocage dans l’organisation de l’élection des gouverneurs et vice-gouverneurs des nouvelles provinces issues du démembrement. Cet arrêt a été purement et simplement rejeté dans son contenu par l’opposition qui y voit une manœuvre visant à proroger le mandat de l’actuel chef de l’État. Une perception qui rejoint celle du grand nombre, même si dans les allées du pouvoir on s’accorde à dire que l’arrêt en soi ne consacre pas un quelconque glissement du mandat présidentiel qui ne pourrait, dans ce cas, n’être que le fait des politiques.

Plusieurs langues soutiennent cependant que tout n’est qu’une question de volonté politique et de responsabilité pour organiser la dizaine des scrutins prévus dans le cycle électoral censé s’achever avec la présidentielle et les législatives en novembre 2016. Optimisme béat, relativise-t-on à la Dynamique de l’opposition où l’on estime que la recommandation faite à la Céni d’organiser les élections des gouverneurs avant les autres prévues dans le calendrier électoral risque d'occasionner un glissement qui aboutirait au report des prochaines élections. En fait, en enjoignant la Céni de réévaluer son calendrier global des élections, l’opposition pense que cela crée les conditions du glissement. Car, fait-on observer, la Céni ne dispose que de six semaines si elle tient à se confirmer à l’exigence de la Haute Cour l’astreignant à organiser l’élection des nouveaux gouverneurs avant les locales et les provinciales prévues pour le 25 octobre.

Connaissant les atermoiements qui caractérisent souvent la Centrale électorale dans la conduite du processus électoral avec, en arrière-fond, l’épineuse question d’argent non résolue, il y a de quoi craindre qu’on arrive au 25 octobre sans que rien ne soit fait. Devant cette situation de fait, il n’est pas exclu que la Céni puisse décaler les élections locales et provinciales pour se donner le temps et les moyens d’organiser l’élection des gouverneurs, laisse-t-on entendre. Les appréhensions de l’opposition se trouvent, par ailleurs, renforcées par les récentes déclarations du président de l’Assemblée nationale qui, lors d’une intervention sur RFI, avait dénoncé sa fixation sur les dates. « Nous ne devons pas avoir un blocage sur les dates », avait-il lâché tout en n’écartant pas la possibilité d’une modification du calendrier électoral et donc d’un report de la présidentielle susceptible de prolonger le mandat de Joseph Kabila.

Des propos qui, dans l’opposition, sont décryptés comme une confirmation de la mise en œuvre du schéma de glissement cher à la majorité. Pour la Dynamique de l’opposition, il va sans dire que la Cour constitutionnelle qu’elle accuse d’être inféodée au régime en place et la Céni seraient chargées de matérialiser le projet de glissement du mandat présidentiel envers et contre tout.       

Alain Diasso

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