Religion : l’Église des Apôtres reste bien implantée en RDC

L’histoire de l’Église des Apôtres place la genèse de ce mouvement, en 1912, par la naissance de l’«envoyé de jésus Christ sur la terre des hommes » qu’est Saint John Marange qui avait commencé à recevoir des anges en 1917 alors qu’il avait cinq ans et qui reçut l’ordre de commencer officiellement la mission de l’Église le 17 juillet 1932.

Il est noté que, depuis ce jour-là, il était devenu John le Baptiste, l’apôtre, avec comme mission, d’aller sur toute la terre, prêcher la repentance du cœur et la conversion. Dans son message, John le Baptiste a notamment déconseillé aux nations de voler, de commettre l’adultère, d’envier. Il leur a également appelé à s’abstenir de toute colère, à obéir aux parents, à avoir l’amour du prochain et à être disposé à servir Dieu.

Une véritable et originale Église de réveil

La circulation du message a commencé et beaucoup l’ont reçu vers les années 50 alors que l’homme noir était encore considéré comme un esclave. En ce temps-là, les apôtres baptisés par Saint John Marange ont interpellé les hommes blancs, à qui ils ont demandé de se raser la tête, de laisser pousser la barbe, d’enlever les souliers, de prendre la canne, de ne plus prendre le médicament, de porter le « linguanda » et la soutane et d’aller en brousse afin d’y rencontrer le Roi des rois, Jésus Christ.

Ce message fut reçu par les colonisateurs qui sont allés jusqu’à se faire baptisés. Les archives de cette Église notent parmi les premiers blancs baptisés, les Belges, les Allemands et les Anglais. Ces sources soulignent également qu’un autre Congolais, le grand prophète Simon Kimbangu, portait la même tenue que les apôtres, disciples de Saint John Marange, et était également en brousse comme eux et ne portait pas des souliers, à la différence que ce dernier n’avait pas de bague au doigt et de chaînette au cou.

Une Église fonctionnant par ses propres moyens

Depuis 1950 jusqu’à ce jour, l’Église des Apôtres ne reconnaît avoir été soutenue matériellement, financièrement ou judiciairement par les pouvoirs publics. Elle fonctionne au moyen des dons de ses membres, qui souvent portent secours aux orphelins, aux veuves et aux vieillards. Mais, cette Église, qui se dit pourtant apolitique, dénonce les tracasseries, qui empêchent à ses membres de continuer à remplir ces missions. Elle dénonce notamment la confiscation et la destruction injustes de biens, des immeubles et des immobiliers.

Parmi les cas de tracasseries les plus récents, l’Église des Apôtres note le conflit qui l’oppose à un élu sur une parcelle située dans la commune de Selembaô, dans lequel l’autorité communale serait intervenue en faveur de ce député pour faire déguerpir l’Église, alors que l’affaire était encore pendante devant le tribunal. Cette Église serait également butée à un autre problème de ce genre pour son temple Komborera, situé à Mpasa I, à Nsele.