L'IDC et le FROCAD agitent la peur

Jeudi 29 Octobre 2015 - 17:07

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Semer la peur parmi les Congolais, paralyser par ce fait les administrations, les écoles, les marchés, les hôpitaux, les commerces et la vie dans les grandes villes du Congo : telle est la stratégie adoptée  par les dirigeants de l’Initiative pour la démocratie au Congo et le Front pour la restauration de l’ordre constitutionnel et l’alternance démocratique (IDC – FROCAD). Leur tentative du 20 octobre, au cours de laquelle quelques quartiers de Brazzaville et de Pointe-Noire étaient soumis aux actes de vandalisme gratuits participait de cette vision chaotique de la lutte politique et de l’alternance démocratique.

Mercredi 28 octobre, dans une déclaration appelant à nouveau à la violence, les responsables de ces deux plates-formes politiques ont annoncé une série d’actes susceptibles de mettre à mal la stabilité du pays, de déchirer le tissu social et de détruire les acquis de la reconstruction nationale entamée depuis une quinzaine d’années. En indiquant dans cette déclaration qu’ils ne reconnaîtront plus la légitimité des institutions de la République, ils se mettent eux-mêmes en marge du droit, de l’Etat de droit, renient le statut d’opposants qui leur est reconnu et sur la base duquel ils peuvent s’exprimer librement dans le pays.

Ils espèrent dès ce vendredi mobiliser leurs partisans pour une désobéissance civile à large spectre, qui aboutirait, comme ils le souhaitent à une avalanche de grèves générales dans les entreprises publiques et privées. Ils estiment le contexte tellement favorable à cette nouvelle aventure qu’ils ne se demandent pas pourquoi, le 20 octobre dernier, ils n’ont pas atteint l’objectif qu’ils s’étaient fixés d’embraser les grandes villes congolaises, puis le pays tout entier. Cela peut vouloir dire que leurs compatriotes ne veulent plus de la guerre, des guerres.

Des Congolais, nombreux, sans doute, qui comprennent le droit de l’opposition à protester quand quelque chose ne va pas, pensent qu’elle peut obtenir gain de cause par le dialogue et non  par un bras de fer ininterrompu, inopportun et improductif avec le gouvernement. Ils considèrent que ce penchant pour la confrontation ne peut en aucune manière servir l’intérêt général à l’accomplissement duquel œuvrent l’IDC et le FROCAD, deux mouvements  constitués d’anciens ministres, de parlementaires et de cadres supérieurs du pays.

De ce que l’on retient des évènements du 20 octobre que veulent rééditer les opposants radicaux, à Brazzaville comme à Pointe-Noire, des regrets rejaillissent désormais du discours des jeunes pris dans cette tourmente. Non seulement, disent-ils, ils sont restés seuls « au front », mais les chefs politiques qui les incitaient à défier les forces de l’ordre et l’autorité établie s’étaient barricadés chez eux claironnant leur fermeté sur les ondes des radios étrangères qui s’excitent du jeu du feu. Au risque de devoir s’expliquer devant leurs partisans qui pourraient retourner leur colère contre eux, ces responsables qui agitent la peur dans l’opinion devraient peut-être prendre le courage d’admettre qu’ils ont pris le mauvais chemin. Car, faire la politique, c’est aussi savoir se pardonner ses erreurs.

Les Dépêches de Brazzaville

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