Changement Climatique : des millions de personnes risquent de plonger dans la pauvreté à l’horizon 2030 selon la Banque mondialeMardi 10 Novembre 2015 - 14:47 Dans son nouveau rapport intitulé « Shock Waves: Managing the Impacts of Climate Change on Poverty », publié le 8 novembre, la Banque mondiale souhaite la mise en œuvre « d’un développement rapide et solidaire qui ne nuise pas au climat et qui soit accompagné de mesures de réduction des émissions à même de protéger les populations défavorisées ». Le rapport précise que, les populations pauvres sont déjà très menacées par les chocs liés au climat : mauvaises récoltes dues à la diminution de la pluviosité, flambées des prix alimentaires provoquées par des phénomènes météorologiques extrêmes, accroissement de l’incidence des maladies sous l’effet de vagues de chaleur et d’inondations, etc. « Ces chocs risquent de réduire à néant des progrès difficilement accomplis en causant des pertes irréversibles et en faisant retomber dans la pauvreté plus de 100 personnes, notamment en Afrique et en Asie du Sud », dit le texte. D’après le rapport, les plus pauvres sont plus exposés que la population moyenne aux chocs climatiques tels que les inondations, les sécheresses et les vagues de chaleur. En outre, les pays pauvres perdent une plus grande partie de leurs patrimoines quand ils sont frappés par ces fléaux. Dans les 52 pays pour lesquels des données sont disponibles, 85 % de la population vivent dans des pays où les défavorisés sont plus exposés que la moyenne aux sécheresses. Les plus démunis sont aussi les plus menacés par la hausse des températures et vivent dans des zones où la production alimentaire devrait diminuer en raison du dérèglement climatique. Le rapport démontre que le combat contre la pauvreté et la lutte contre le changement climatique sont plus efficaces lorsqu’ils sont menés simultanément. De l’avis des auteurs du rapport, une éventuelle augmentation de la pauvreté résultera, avant tout, de facteurs agricoles. Les études de modélisation indiquent que le changement climatique pourrait réduire, à l’échelle mondiale, les rendements de culture dans une proportion pouvant aller jusqu'à 5 % en 2030 et 30 % en 2080. Après les problèmes agricoles, les facteurs les plus déterminants sont les effets de l’augmentation des températures sur la santé (hausse de l’incidence du paludisme , des cas de diarrhée et d’arrêt de croissance) et la productivité de la main-d’œuvre. En Afrique, le changement climatique pourrait entraîner une hausse des prix des denrées alimentaires pouvant aller jusqu’à 12% en 2030 et 70% à l’horizon 2080, un coup très dur pour les pays où la consommation alimentaire des ménages les plus pauvres représente plus de 60 % des dépenses totales. L’étude de la Banque mondiale juge nécessaire de lancer une offensive généralisée contre les émissions de gaz à effet de serre pour écarter la menace, à long terme, que le changement climatique fait peser sur la réduction de la pauvreté. « Ce rapport établit clairement qu’il ne sera pas possible de mettre fin à la pauvreté si nous ne prenons pas des mesures énergiques pour atténuer la menace que le changement climatique fait peser sur les pauvres et si nous ne réduisons pas massivement les émissions nuisibles », a déclaré le président du Groupe de la Banque mondiale, Jim Yong Kim. « Ce sont les plus démunis qui sont les plus durement frappés par le changement climatique. Le défi auquel nous sommes maintenant confrontés consiste à éviter que le dérèglement du climat ne plonge dans l'extrême pauvreté des dizaines de millions d'êtres humains », a-t-il conclu. Yvette Reine Nzaba Notification:Non |