MLC : le bureau politique n'accorde plus de crédit au chef de l’ÉtatMardi 1 Décembre 2015 - 16:30 Les cadres du parti du sénateur Jean-Pierre Bemba se sont alignés dans la logique de ceux qui insistent sur le respect strict de la Constitution, notamment en ce qui concerne les échéances électorales, et accusent Joseph Kabila de vouloir détruire l’architecture politique du pays mise en place depuis 2006.
Le bureau politique du Mouvement de libération du Congo (MLC), sous la direction de la secrétaire générale, la députée Eve Bazaïba, s’est réuni, le 30 novembre, en session extraordinaire. Ces travaux ont permis à cet organe directeur de cette formation politique d’analyser les derniers développements de la situation politique du pays. Dans cet exercice, les cadres du parti du sénateur Jean-Pierre Bemba ont examiné la déclaration des évêques de la RDC faite le 25 novembre, le discours du chef de l’État à propos du dialogue ainsi que le fonctionnement des provinces démembrées après la nomination de leurs animateurs. Faisant siennes les inquiétudes exprimées par la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cénco) quant au respect de la Constitution, la recrudescence de la violence, la multiplication des actes d’intimidation et de répression dans le pays, le bureau politique du MLC a conseillé une adhésion massive a l’appel de la haute hiérarchie de l’Église catholique aux militants de cette formation politique, ses sympathisants et à l’ensemble du peuple congolais, soucieux du respect des institutions du pays. Il leur a notamment exhorté à une forte participation disciplinée et pacifique à la marche commémorative du Martyr des Chrétiens prévue pour le 16 février 2016 ainsi qu’à celle du 18 février 2016, en rapport avec le dixième anniversaire de la Constitution. Analysant le discours du chef de l’État, ces hauts cadres du MLC se sont réconfortés dans leur conviction de la volonté du pouvoir en place de modifier la Constitution, « en prônant un système électoral contraire à la volonté du souverain primaire ». Pour le bureau politique du MLC, dans ce discours qui a achevé de convaincre les acteurs politiques sur la volonté du président Joseph Kabila, de détruire l’architecture politique mise en place par la Constitution du 18 février 2006, le chef de l’État met également sous silence sa responsabilité dans la non-programmation de l’exécution des dotations budgétaires votées depuis 2012 et affectées à l’organisation des opérations électorales. Rappelant au chef de l’État que la Constitution en vigueur est le fruit d’un large consensus acquis depuis Sun City et formalisé par le référendum de 2005, le bureau politique du MLC, qui réitère son opposition au dialogue tel qu’annoncé par le président Joseph Kabila, dit ne plus accorder aucun crédit au chef de l’État à la suite de la non-exécution des résolutions et recommandations des Concertations nationales et à la violation systématique de la Constitution. Tout en reconnaissant que le dialogue était une vertu démocratique, les hauts cadres du MLC ont également réaffirmé leurs exigences de voir les élections se tenir dans la limite des échéances prévues par la Constitution. Dans leurs analyse de la situation, les membres du bureau politique du MLC ont, par ailleurs, déploré la paralysie et la confusion constatées dans la gestion des provinces démembrées. Ils ont, en outre, estimé condamnable toute attitude passive face à ce qui apparaît comme une volonté délibérée de démantèlement du principe de libre administration des provinces, et ont souscrit à l’idée de mener des actions et des manifestations pacifiques afin de « dénoncer la tentation de restaurer un pouvoir autoritaire faisant fi des libertés fondamentales ». Lucien Dianzenza Légendes et crédits photo : La secrétaire générale, Éve Bazaïba, lors d'une tournée de redynamisation du parti, dans le Congo profond / Photo Michel Koyakpa Notification:Non |